Eco Brief

Allemagne : les contraintes sur la demande persistent, notamment dans l’automobile

05/05/2023
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Les nouvelles commandes à l’industrie ont fortement diminué en Allemagne au mois de mars, après une progression assez franche en février. Au global, ces évolutions se compensent. Une progression très modérée sur le 1er trimestre (0,2% t/t) en découle, cohérente avec la croissance du PIB, publiée à 0% t/t pour le T1.

Les nouvelles commandes à l’industrie ont diminué de 10,7% m/m en mars en Allemagne, après une progression de 4,5% m/m en février. Ces évolutions irrégulières sont principalement liées à la baisse de la demande sur les matériels de transport. Par exemple, concernant l’automobile, le repli est de 12,2% en mars, contrebalançant les hausses observées en janvier et février (stabilité sur le T1 en comparaison du T4).

La situation du marché automobile est cohérente avec ces éléments. La production automobile s’est fortement redressée en un an et n’est plus que de près de 1% inférieure à son niveau d’avant Covid en février 2023 (contre 17% un an auparavant). L’enquête IFO d’avril sur le climat des affaires suggère même un secteur en boom (qui cumule bonnes conditions actuelles et anticipations favorables). Toutefois, du côté de la demande, si les nouvelles immatriculations de véhicules ont progressé de près de 9% a/a sur les quatre premiers mois de l’année, elles restent près de 23% inférieures au chiffre de 2019 à la même période. Les nouvelles immatriculations de véhicules électriques ont augmenté de 18% et représentent près de 14% des immatriculations totales.

De manière cohérente avec ces résultats sur l’automobile, la publication de l’estimation flash de la croissance du PIB au 1er trimestre à 0% t/t suggère que la conjoncture allemande est restée affaiblie par la consommation des ménages. Toutefois, le rebond des intentions de dépenses (dont l’indicateur rebondit de 4 points de -17 à -13 dans la dernière enquête GFK auprès des ménages d’avril) laisse entendre que la croissance du PIB pourrait s’améliorer au 2e trimestre (0,2% t/t selon nos prévisions).

Stéphane Colliac

Économiste sénior, France-Allemagne

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