Les chiffres de croissance et d'inflation au Royaume-Uni ont surpris globalement favorablement depuis le début de l'année. La première estimation du PIB réel pour le deuxième trimestre, dévoilée par l'ONS à la mi-août, indique une augmentation de 0,6% en rythme trimestriel.
Cela fait suite à une augmentation de l'activité de 0,7% au premier trimestre qui mettait fin à deux trimestres consécutifs de contraction.
L'inflation a également reflué sous la barre des 2% en mai et en juin, avant de remonter légèrement à 2,2% en juillet. Ces résultats sont évidemment bienvenus, mais ils ne traduisent pas un véritable redressement de l'activité économique au Royaume-Uni.
L'inflation sous-jacente, hors alimentation et énergie ne reflue que très lentement, alimentée par la hausse significative et généralisée des salaires dans le pays.
La Banque d'Angleterre a comme attendu procédée à une première baisse de ses taux directeurs de 25 points de base le 1er août, mais la décision entre les membres du comité de politique monétaire était très indécise, 5 membres votant pour une baisse et 4 membres votant pour un statu quo.
Par ailleurs, les chiffres de croissance au Royaume-Uni pour le 1er semestre ont été essentiellement tirés par des composantes volatiles, à savoir le commerce extérieur au 1er trimestre et les variations de stocks au 2e trimestre.
La consommation des ménages a certes progressé au cours de cette période, mais de manière limitée. Elle est même en recul au 1er semestre 2024 par rapport au 1er semestre 2023, dans un contexte où l'inflation a aujourd'hui reculé et le niveau d'emploi s'est amélioré. Les salaires réels agrégés ont beau croître de manière soutenue, les ménages britanniques arbitrent à ce stade en faveur d'un renforcement de leur épargne.
La remontée du nombre de personnes inscrites aux prestations chômage et la hausse du nombre d'arriérés de paiements sur les prêts immobiliers sont des obstacles supplémentaires au redressement de la consommation domestique dans le pays. La baisse des taux directeurs ne permet pas à ce stade, et compte tenu de l'ampleur des augmentations passées, de soulager les ménages britanniques.
Si l'année 2024 dans son ensemble devrait être, en termes de croissance, meilleure que 2023, le redressement de l'économie britannique depuis la fin de la Covid reste comparativement plus limité que la plupart des autres économies avancées.