Même si plus de 80% de la population italienne adulte a reçu un schéma vaccinal complet, le gouvernement a décidé d’instaurer de nouvelles contraintes pour maîtriser l’épidémie de Covid-19. À compter du 15 octobre, la présentation du pass sanitaire (ou d’un test PCR négatif récent) est obligatoire pour exercer un travail. Des protestations ont émaillé les rues du pays ces derniers jours en réponse à cette mesure.
Au niveau économique, l’impact de cette décision pourrait se faire ressentir principalement sur la main d’œuvre, en accentuant les pénuries, notamment dans le secteur des transports, où près de 25 à 30% des travailleurs n’auraient toujours pas de pass sanitaire, selon les estimations de la Confreta, le syndicat du secteur.
D’autres risques baissiers vont peser sur l’activité à court et moyen terme, en premier lieu la hausse des prix de l’énergie qui va, malgré les aides gouvernementales, grignoter le pouvoir d’achat et donc la consommation des ménages. L’inflation harmonisée des prix à la consommation (IPCH) s’est accélérée à 2,9% en septembre ; la remontée des prix reste néanmoins plus contenue en Italie que chez la plupart de ses voisins européens.
Les problèmes d’approvisionnement pourraient également freiner la consommation de certains biens. Les ventes automobiles ont reculé très fortement au troisième trimestre, tandis que les ventes au détail ont légèrement progressé (+0,5% t/t). Des incertitudes pèsent également sur le marché du travail. Le taux d’activité, qui a chuté fortement lors des confinements de 2020, reste encore largement en dessous (1 point de pourcentage) de ce qu’il était à la fin de l’année 2019. Cela relativise la portée de la baisse du taux de chômage, retombé à 9,3% en août.
Ces risques ne doivent cependant pas faire oublier que la croissance a été solide au T2 2021 (+2,7% q/q) et que l’optimisme des ménages restent encore très élevé. L’indice de confiance des consommateurs d’Istat a, en effet, atteint son plus haut niveau depuis 1988. La confiance des entreprises manufacturières (d’après le rapport PMI) a, quant à elle, marqué le pas cet été, tandis que l’optimisme dans les services s’est amélioré grâce à la levée des barrières sanitaires et des restrictions d’activités. Le FMI a relevé ses prévisions de croissance pour 2021, qui passent de 4,9% à 5,8% ; la prévision pour 2022 est inchangée à 4,2%