Après deux trimestres solides, la croissance économique en Italie devrait enregistrer une baisse au T4. Pour rappel, le PIB réel a augmenté de 2,7% t/t au T2 2021 et encore de +2,6% t/t au T3.[1] Cependant, le rattrapage d’activité jusqu’à cet automne a été encourageant et a notamment conduit la Commission européenne à rehausser fortement sa prévision de croissance pour 2021, désormais à 6,2% en moyenne annuelle contre 4,2% lors de ses projections du printemps dernier. Si une nouvelle vague épidémique pourrait peser sur l’activité dans les semaines à venir, l’Italie est confrontée pour l’heure à un niveau de contaminations inférieur à la plupart des autres pays européens.
L’inquiétude porte davantage sur le marché du travail, qui peine à se rétablir des effets de la pandémie de la Covid-19. Le taux de chômage est certes retombé à un niveau inférieur à celui de l’avant pandémie (9,2% en septembre 2021 contre un taux moyen de 10,0% en 2019), mais le nombre d’actifs est encore en fort recul par rapport à ce qu’il était en 2019. L’emploi s’est réduit de près de 600 000 (-2,6%) par rapport à l’été 2019. Côté inflation, la hausse est nette – +3,0% g.a. en octobre – mais cependant moins importante qu’en Espagne ou en Allemagne notamment, et pour trois quarts liée à la hausse des prix de l’énergie.
Côté consommation, le tableau est mitigé. Point positif, les ventes au détail en volume (corrigés donc de l’effet haussier lié à au bond de l’inflation) sont revenues, en septembre, à un niveau comparable à l’hiver 2020. Cependant, les ventes automobiles continuent de flancher, en partie à cause des problèmes d’approvisionnement en composants électroniques et au rallongement des délais de livraison dans le secteur.
Tous ces obstacles n’ont cependant pas eu, pour l’heure, d’impact important sur la confiance des ménages : l’indice afférant de la Commission européenne s’est légèrement replié en octobre, mais il reste au second niveau le plus élevé depuis le début de la série statistique en 1985. La confiance des entreprises s’est effritée plus significativement depuis le mois d’août (l’indice composite PMI a chuté entre août et octobre de 4,9 points), principalement dans les services. Au sein de l’industrie manufacturière, la dynamique reste cependant bonne, l’indice PMI s’étant stabilisé autour des 60 depuis le début de l’année.