Les enquêtes de conjoncture disponibles pour le mois de mars 2022 sont encore peu nombreuses mais elles sont toutes médiocres, preuve que les conséquences néfastes de la guerre russe en Ukraine ne se cantonnent pas aux frontières de l’Europe.
Sans s’effondrer, l’indice de confiance des ménages américains, calculé par le Conference Board, décroche des sommets. Dans les régions de Philadelphie et de New-York, le ciel des industriels s’assombrit, probablement aussi parce que la reprise de l’épidémie de Covid-19 en Chine promet d’aggraver les tensions, déjà fortes, sur les chaînes d’approvisionnement.
Au plus haut depuis quarante ans, l’inflation a finalement peu de chances de s’assagir dans l’immédiat, le record de février (+7,9% sur un an) pouvant même être battu, dès mars ou avril. La remontée sans fin du cours des matières premières, désormais perceptible au niveau des prix alimentaires, n’est pas seule en cause. Le marché de l’immobilier est clairement en surchauffe et entraîne à la hausse les loyers, soit le tiers de l’indice des prix.
Pour la Réserve fédérale américaine, le resserrement monétaire déclenché le 16 mars dernier à vocation à se poursuivre. La feuille de route visant à remonter d’un quart de point les taux directeurs à chaque réunion du Conseil sera tenue, ce qui amènerait le coût des fonds fédéraux dans une fourchette de 1,75% à 2% en fin d’année. À moins que, d’ici là, la flambée des prix n’ait raison du consommateur américain et menace l’économie de récession.