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Eco Perspectives // 1 trimestre 2021
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NORVÈGE
UNE ÉCONOMIE TOUCHÉE, MAIS LOIN D’ÊTRE COULÉE
Par rapport à ses voisins européens, la Norvège a été relativement peu affectée par la pandémie de Covid-19. De
plus, l’économie a pu compter sur les mesures de soutien considérables mises en place par les autorités fiscales et
monétaires. Dans son budget pour 2021, présenté en octobre, le gouvernement s’est engagé à maintenir une poli-
tique expansionniste – même si les dépenses seront logiquement moins importantes qu’en 2020. De son côté, face à
la remontée des cas de Covid-19 et au resserrement des mesures de restriction, la banque centrale a adopté un ton
plus conciliant.
Après une chute de 6,0% au deuxième trimestre, le PIB de la Norvège
CROISSANCE ET INFLATION (%)
mainland – c’est-à-dire hors secteur pétrolier – a rebondi de 5,2%
entre juillet et septembre. Sans surprise, ce sont les secteurs qui ont le
plus souffert de la crise sanitaire et des mesures prises pour y faire face
qui ont connu la reprise la plus forte au troisième trimestre. De même
la consommation des ménages a connu un rebond important, avec une
hausse de près de 10%. Comme ailleurs, c’est immédiatement après
la levée des mesures de restriction que la reprise a été la plus forte.
L’indicateur mensuel du Bureau central de statistiques (SSB) montre
que le PIB a augmenté de seulement 0,6% en septembre.
Croissance du PIB
Prévisions
Inflation
Prévisions
4
.0
3.5
.0
2.5
2.8
3
2.3
2
.1
2.0
1.8
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
1.2
1.3
-
-
0.5
1.0
Face à une nouvelle accélération de la progression du virus, les autorités
norvégiennes ont décidé au début du mois de novembre d’imposer de
nouvelles mesures de restriction, notamment en ce qui concerne les
rassemblements, et de recommander aux habitants de rester chez eux
autant que possible.
-1.5
2.0
-2.5
-
-
-
-
-
-
3.0
3.5
4.0
4.5
5.0
-3.6
2019
2020
2021
2022
2019
2020
2021
2022
LE RÔLE DES POLITIQUES FISCALE ET MONÉTAIRE
GRAPHIQUE 1
SOURCES : COMMISSION EUROPÉENNE, BNP PARIBAS
1
Lorsqu’iladévoilésonbudgetpour2021 avantlenouveauresserrement
des mesures de restriction, le gouvernement reconnaissait déjà le
besoin de maintenir une politique fiscale expansionniste. Le déficit
du gouvernement est financé depuis 2001 par des transferts du fonds
pétrolier, c’est ce que l’on appelle le déficit public structurel du secteur
non-pétrolier. En 2021, ce dernier devrait représenter 3,0% de la valeur
totale du fonds pétrolier (ou 9,4% du PIB), après 3,9% (12,3% du PIB)
en 2020. Si le gouvernement est contraint dans l’utilisation du fonds,
il dispose tout de même d’une certaine flexibilité pour faire face à des
chocs tels que celui qu’a connu l’économie norvégienne cette année.
PRÉVISIONS DE CROISSANCE DE PIB EN 2020 DE L’OCDE (%)
0
2
4
6
8
-
-
-
-
Pendant ce temps-là, la Norges Bank a quelque peu adouci son langage.
Dans son communiqué faisant suite à sa réunion de septembre, la
banque centrale discutait de l’augmentation de son taux de base dans
les prochaines années. Cependant, à l’issue de sa dernière réunion
début novembre, elle est retournée à plus de prudence, soulignant le
fait que son taux directeur resterait inchangé à 0% jusqu’à ce qu’il y
-
-
10
12
*Mainland
2
ait des signes clairs que les conditions économiques se normalisent .
Dans son dernier rapport, la Norges Bank indiquait que l’augmentation
du taux de contagion et le resserrement des mesures de restriction
en Norvège et à l’étranger allaient probablement freiner la reprise de
l’économie à court terme.
GRAPHIQUE 2
SOURCE : OCDE
3
Dans son dernier Economic Outlook , l’OCDE estime que le PIB de la
Norvège mainland s’est contracté de 3,2% en 2020. C’est la cinquième
meilleure performance anticipée parmi les trente-sept pays membres
de l’OCDE. En ce qui concerne l’économie norvégienne dans son
ensemble – incluant le secteur pétrolier – la chute ne serait que de
LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES POUR 2021
Depuis le début de la crise, la Norvège est le pays d’Europe qui a été le
moins touché par la pandémie en termes du nombre de décès rapporté
à la population. Cela a permis aux autorités d’imposer des mesures de
restriction moins sévères qu’ailleurs. Ainsi, même si le pays a souffert
dans le même temps d’une forte chute des prix du pétrole, son principal
produit d’exportation, son économie a été particulièrement résiliente.
1
,2%. Seule la Corée du Sud ferait mieux (cf. graphique 2).
Achevé de rédiger le 7 décembre 2020
La banque
d’un monde
qui change