Zone euro : la croissance démarre l’année du bon pied

13/05/2024

Au premier trimestre, les États-Unis et la zone euro ont presque fait jeu égal en matière de croissance, avec, en rythme trimestriel, 0,4% pour les États-Unis et 0,3% pour la zone euro, selon les premières estimations. En glissement annuel toutefois, le bilan reste très nettement à l’avantage des États-Unis avec une croissance de 3% quand celle de la zone euro est de seulement 0,4%.

Transcription

Au premier trimestre, les États-Unis et la zone euro ont presque fait jeu égal en matière de croissance, avec, en rythme trimestriel, 0,4% pour les États-Unis et 0,3% pour la zone euro, selon les premières estimations. En glissement annuel toutefois, le bilan reste très nettement à l’avantage des États-Unis avec une croissance de 3% quand celle de la zone euro est de seulement 0,4%.

Mais pour les États-Unis, c’est une contre-performance : l’économie a nettement ralenti, progressant deux fois moins vite qu’au trimestre précédent et moins qu’attendu. Du côté de la zone euro au contraire, la croissance a augmenté et dépassé les attentes, et permet d’extirper la région d’un peu plus d’un an de stagnation. En outre, la croissance a été meilleure qu’attendu aussi bien en Allemagne, qu’en France, en Italie et en Espagne, ce dernier pays continuant de surperformer la moyenne de la zone euro. Et en France, les détails du chiffre sont encourageants, avec une consommation des ménages un peu plus allante et un rebond de l’investissement des entreprises.

Ces évolutions sont conformes à notre scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine et d’un décollage progressif de la zone euro. En 2024, l’écart de croissance serait encore très grand, les États-Unis bénéficiant d’un acquis de croissance important, mais en 2025, les taux de croissance en moyenne annuelle seraient quasiment identiques selon nos prévisions.

Ce rattrapage de la croissance de la zone euro sur celle des États-Unis est facteur d’espoir. Il repose toutefois sur un scénario relativement optimiste. Et il ne constitue, s’il se confirme, qu’un tout petit pas au regard du fossé économique qui s’est creusé entre les deux régions, depuis 2020 notamment. Pour illustrer ce décrochage, on retiendra le chiffre de 30% qui représente l’écart, en 2023, entre le PIB européen et le PIB américain, mesurés par habitant et en parité de pouvoir d’achat.

En même temps, cette sous-performance de l’Europe signifie qu’il existe un potentiel important de rattrapage. Ce sont les conditions de ce sursaut que cherchent à mettre en place les rapports Letta (sur le marché unique), Noyer (sur les marchés de capitaux européens) et Draghi (sur la compétitivité). Il s’agit pour l’Europe de se remettre, vite, à niveau et de promouvoir un nouveau modèle de développement économique à la hauteur des enjeux climatiques et sociaux.

Merci de votre attention aujourd’hui et à la semaine prochaine pour une nouvelle édition d’EcoTV.

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE