Eco Flash 21-03 //11 février 2021
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Le rétrécissement du secteur industriel dans la région a certes ralenti
ces dernières années mais le T4 2020 a marqué un nouveau point bas, PART DE L’INDUSTRIE (HORS CONSTRUCTION) DANS L’EMPLOI EN CATALOGNE
la part de ce secteur dans l’emploi se réduisant désormais à 17,4%
(
données de l’INE, cf. graphique 2). À noter cependant que la situation
%
sur le front de l’emploi était, avant l’épidémie, comparativement
meilleure que dans le reste de l’Espagne, grâce notamment à la
vitalité du secteur touristique. Par ailleurs, le taux de chômage reste
près de 2,5 points inférieurs à la moyenne du pays, et proche des
niveaux observés dans la région en 2017. Le chômage reste néanmoins
fortement contenu grâce aux aides de l’État, et notamment au dispositif
ERTE de chômage partiel.
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La crise du coronavirus va, par ailleurs, accentuer la dépendance
budgétaire de la région au gouvernement central. Même si le déficit des
comptes de la région est resté modeste et stable depuis 2017 (-0,6% du
PIB catalan en 2019), le poidsdel’État central entantquecréancierdela
région s’est accrue très fortement au cours des dernières années. Alors
que cette part ne représentait qu’un tiers environ en 2016, elle a atteint
plus de 70% en 2019. L’un des facteurs explicatifs de ce phénomène a
été la mise en place en 2012, en réponse à la crise financière, d’une
nouvelle ligne de crédit (Fondo de Liquidez Autonómica) facilitant les
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GRAPHIQUE 2
SOURCE: INE
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prêts de l’État central vers les régions autonomes . Ce ratio est censé
augmenter au cours de la future investiture principalement en raison
de l’impact économique de la pandémie.
Le soutien économique apporté par l’Europe via le fonds de relance
EU Next Generation pourrait également permettre à Madrid de peser
davantage sur les relations avec le parlement catalan. Pour rappel,
l’Espagne devrait recevoir au cours des six prochaines années, près
de 73 mds (5,6% du PIB) en subventions directes via le nouveau
mécanisme européen, et 140 mds (10,7% du PIB) si on ajoute les prêts.
Une somme importante ira évidemment à la Catalogne qui pesait, en
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019, pour 19% du PIB espagnol dans son ensemble. Malgré la volonté
des dirigeants catalans d’obtenir la gestion directe de ces fonds, cette
dernière restera selon toute vraisemblance dans les mains du premier
ministre Pedro Sanchez et de l’administration centrale.
Les fractures politiques en Catalogne restent encore importantes
aujourd’hui. Néanmoins, et indépendamment du résultat des élections
de dimanche, les perspectives d’un embrasement comme celui de
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017 semblent désormais moindres, l’urgence sanitaire et économique
plaçant la question séparatiste plus en retrait du débat politique.
Guillaume Derrien
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«El Estado sufragará el 82% de la financiación del próximo Govern», El Economista, 9 février 2021.
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