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Chine : la crise immobilière persiste

31/05/2023
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De légers signes de redressement de l’activité dans le secteur de l‘immobilier et celui de la construction sont apparus après la levée des restrictions sanitaires en décembre 2022 et grâce aux mesures de soutien prises par les autorités. Cependant, les espoirs d’une amélioration durable sont vite retombés.

Sur les quatre premiers mois de 2023, les livraisons de projets immobiliers (mesurées en superficie) ont augmenté en glissement annuel après plus d’une année de baisse. De plus, le prix moyen des logements des 70 principales villes du pays a commencé à se stabiliser (à un niveau toutefois 4% inférieur à son niveau du S1 2021). De fait, les mesures de soutien ont ciblé en priorité les promoteurs capables de finaliser leurs projets en cours, afin de livrer les logements prépayés et tenter de rétablir la confiance des ménages sur le marché immobilier résidentiel. Les prêts bancaires aux promoteurs immobiliers se redressent ainsi légèrement depuis quelques mois (de +5,9% en glissement annuel au T1 2023, contre +1,1% au T1 2022).

Le plan de soutien des autorités a également visé à relancer le crédit au logement avec, en particulier, des baisses des taux d’intérêt et des exigences relatives à l’apport personnel. Toutefois, les ménages chinois, restés très prudents, ont préféré se désendetter. Au T1 2023, l’encours total de crédits bancaires au logement s’est légèrement contracté en glissement annuel (pour la première fois après plus d’une décennie de hausse). Les ventes de logements et les démarrages de chantiers ont enregistré des baisses (en glissement annuel) légèrement moins sévères qu’au cours des six mois précédents, mais la tendance s’est à nouveau inversée dès le mois d’avril. La contraction de l’investissement immobilier a été de plus de 5% en g.a. en valeur sur les quatre premiers mois de 2023.

À court terme, la confiance toujours dégradée des acheteurs potentiels, les difficultés financières persistantes d’un grand nombre de promoteurs et la lenteur des restructurations de leur dette devraient continuer de freiner l’activité dans les secteurs de l’immobilier et de la construction.

Christine Peltier

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE