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Chine : un début d’année qui rassure

22/03/2023
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Chine : évolution trimestrielle des indicateurs économiques

Les indicateurs économiques pour les deux premiers mois de l’année 2023 attestent du rebond de l’activité chinoise après l’abandon de la politique zéro Covid début décembre 2022 et la fin des perturbations causées par la flambée du nombre de cas de contaminations en décembre-janvier.

L’activité dans le secteur des services s’est rapidement redressée, passant d’une contraction de -0,8% en g.a. en décembre 2022 à une hausse de +5,5% en g.a. en janvier-février 2023. La production de services a été soutenue par le soudain regain d’optimisme et la demande des ménages chinois. Les volumes de ventes au détail ont augmenté d’environ +2% en g.a. en janvier-février, après une baisse de -3,6% en décembre, et ce malgré le recul des ventes de voitures (dû à la fin des incitations fiscales). L’inflation des prix à la consommation est restée faible (+2,1% en g.a. en janvier et +1% en g.a. en février).

La crise du secteur de la construction et de l’immobilier semble s’atténuer : les activités de chantiers, les ventes de logements et l’investissement immobilier ont tous continué de se contracter en janvier-février, mais à des rythmes beaucoup plus lents qu’au dernier trimestre 2022.

Dans le secteur industriel, le renforcement de l’activité depuis le début de l’année a été plus modeste. Il a été freiné par la baisse de la production automobile et la dégradation de la performance des exportations (qui ont encore chuté de -6% en g.a. en janvier-février). La croissance de la production industrielle a atteint +2,4% en g.a. en janvier-février 2023 contre +1,3% en décembre.

Les dynamiques observées sur les deux premiers mois de l’année devraient se poursuivre à très court terme, et les chiffres de la croissance du PIB pourraient s’améliorer en partie grâce à des effets de base plus importants au second trimestre 2023. Cependant, les risques baissiers qui pèsent sur la croissance restent élevés. En cause : les incertitudes pesant sur le secteur immobilier (du fait des graves difficultés financières d’un grand nombre de promoteurs), sur les finances des collectivités locales, sur le marché du travail (le taux de chômage urbain a légèrement ré-augmenté en février en dépit de la reprise économique, atteignant 5,6% en moyenne et 18,1% chez les 16-24 ans), et sur l’environnement international (tensions géopolitiques et affaiblissement du commerce mondial).

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE