Une reprise solide et généralisée au premier semestre
Au cours du premier semestre 2022, l’économie italienne a progressivement gagné en vigueur. Le PIB réel a augmenté de 0,1 % t/t au premier trimestre et de 1,1 % t/t au deuxième trimestre, le taux de croissance en glissement annuel étant légèrement inférieur à 5 %. L’acquis de croissance pour l’ensemble de 2022 est de 3,5 %. L’Italie s’est déjà totalement remise des pertes enregistrées lors du choc récessif de 2020 dû au Covid-19, avec un PIB réel supérieur de 1,1 % à celui du quatrième trimestre 2019.
Au deuxième trimestre, la reprise a été généralisée aux différents secteurs d’activité. Le secteur de la construction a continué de progresser, bien qu'à un rythme plus lent. La valeur ajoutée y est supérieure de près de 30 % à celle du quatrième trimestre 2019. Ce solide rebond reflète l’impact positif des mesures fiscales destinées à améliorer l’efficacité énergétique des logements existants.
Après un gain de +0,1 % t/t au quatrième trimestre 2021 et un repli de -0,9 % t/t au premier trimestre 2022, le secteur manufacturier est reparti à la hausse, grâce à l'évolution favorable de la demande extérieure. Au deuxième trimestre, la valeur ajoutée dans ce secteur a augmenté de 1,5 % t/t, grâce à la solide augmentation de la production dans l'électronique, le bois et le papier, ainsi que les équipements électriques et machines.
Soutenue par l’amélioration de la pandémie de Covid-19 et l’assouplissement des restrictions sociales, la valeur ajoutée des services a augmenté de 1 % t/t au deuxième trimestre, après un tassement de -0,1 % t/t au premier. Le commerce, le transport et le stockage ont continué d'afficher une croissance solide et dynamique. Les activités d’hébergement et de restauration ont bénéficié de la levée des restrictions et de la reprise du tourisme. La valeur des dépenses des non-résidents en Italie a atteint près de EUR 12 mds, soit environ trois fois plus qu'au deuxième trimestre 2011 et légèrement plus qu'au deuxième trimestre 2019.
Le rôle de la demande intérieure
La reprise de l’économie italienne a continué d'être stimulée par la demande intérieure, alors que la contribution nette des exportations était toujours négative, les importations ayant augmenté davantage que les exportations (respectivement, +3,3 % et +2,5 % t/t). Au deuxième trimestre, la consommation des ménages a grimpé de plus de 2,5 % t/t, contribuant ainsi à hauteur de 1,5 point de pourcentage à la croissance, reflétant également l’amélioration des conditions du marché du travail. Le nombre de personnes occupant un poste a dépassé les 23 millions, et le taux d'emploi a déjà retrouvé son niveau d'avant le Covid-19. Au deuxième trimestre, l’investissement a augmenté pour le huitième trimestre consécutif. La formation brute de capital fixe dépasse ainsi de 15 % son niveau du au quatrième trimestre 2019.
Incertitude croissante
Les perspectives de l'économie italienne sont cependant plus incertaines, en raison de la détérioration du contexte mondial, de la persistance des tensions géopolitiques et de la poursuite de la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt. Les ménages et les entreprises se montrent extrêmement prudents.
En juillet, les entreprises italiennes ont augmenté leur réserve de liquidités. La valeur des dépôts bancaires des sociétés non financières a augmenté de plus de EUR 20 mds sur une base mensuelle, pour atteindre EUR 435 mds.
L'évolution de l'activité dans le secteur manufacturier commence à porter la trace de la hausse des coûts et de l'affaiblissement de la demande extérieure. En juillet, la production industrielle n'a augmenté que de 0,4 % m/m ; plusieurs secteurs, tels que le bois, la chimie, l'électronique et les produits métalliques ayant connu une baisse d'activité. Entre mai et juillet 2022, la production a reculé de plus de 1,5 % par rapport au trimestre précédent.
L’impact de la hausse des prix sur les dépenses des ménages est de plus en plus évident. En août, l'indice des prix à la consommation pour l'ensemble de la nation (NIC) a augmenté de près de 8,5 % a/a, les plus fortes hausses ayant été enregistrées par les composantes énergie et alimentation. En juillet, alors que la valeur du commerce de détail a continué à croître, les ventes en volume ont baissé de 0,9 % par rapport à l'année précédente, celles des denrées alimentaires ayant chuté de plus de 3,5 %.