Cela déplace le débat sur le coût du confinement qui dépendra de sa durée et des conditions de sa mise en place. L'Insee a annoncé cette semaine que la perte d'activité après un mois de confinement pourrait faire baisser le PIB annuel de 3%[3], et de 6% après deux mois. L'Institut Ifo a calculé qu'en cas d’arrêt partiel de l’activité pendant deux mois «les coûts varieront de 255 à 495 milliards d'euros, selon le scénario. Cela signifie que la production pour l'année diminuera de 7,2 à 11,2 points de pourcentage » [4]. Ces estimations illustrent à quel point il est essentiel de se conformer aux mesures prises pour stopper la propagation du virus : un respect strict augmente la probabilité d’une levée des fermetures plus rapide, limitant ainsi le coût humain mais aussi l'impact économique.
Dans de nombreux pays européens ainsi qu'aux États-Unis, des mesures ont été prises pour atténuer l'impact du confinement sur les entreprises, en particulier les PME, afin d'éviter qu'un problème de liquidité devienne un problème de solvabilité, causant ainsi des dommages durables à l'économie. En outre, le soutien financier aux ménages ou, comme on le voit dans plusieurs pays européens, des mesures pour faciliter le recours au chômage partiel tout en limitant les conséquences financières pour les personnes concernées, devrait éviter que les dépenses des ménages ne diminuent davantage.
Une fois les confinements levés dans différents pays, l'activité va mécaniquement rebondir car les populations pourront dépenser et voyager à nouveau et les entreprises proposer leurs biens et services. Cependant, rien ne dit que les entreprises s’empresseront de lancer des plans d'investissement qui avaient auparavant été suspendus voire annulés. De même, l'augmentation soudaine du chômage mettra du temps à s'inverser. En conséquence, une deuxième vague de soutien à la politique budgétaire sera probablement nécessaire pour maintenir la dynamique.
La levée des confinements dans différents pays entraînera mécaniquement un rebond de l'activité mais des mesures de relance supplémentaires seront probablement nécessaires pour maintenir la dynamique