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Eco Emerging // 3 trimestre 2022
economic-research.bnpparibas.com
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ARABIE SAOUDITE
RÉFORME BUDGÉTAIRE EN COURS
La reprise économique devrait être soutenue en 2022 grâce à la forte hausse de la production d’hydrocarbures
décidée par l’OPEP+ et à l’accélération de la consommation des ménages. La conjoncture pétrolière est favorable aux
finances publiques. Pourtant, le gouvernement devrait poursuivre sa politique de consolidation et de diversification
de ses revenus. Celle-ci a déjà permis une réduction significative du prix d’équilibre du budget, et donc une moindre
exposition à la volatilité des marchés pétroliers. Parallèlement à cette dynamique positive, des tensions sont
apparues sur le marché interbancaire et ont nécessité l’injection de liquidité de la part de la banque centrale. Avec
le gonflement du crédit bancaire et une gestion moins pro-cyclique des excédents budgétaires, les banques ont dû
recourir à des ressources extérieures et réduire leur actif extérieur net afin de financer leur activité.
FORT REBOND DE L’ACTIVITÉ
PRÉVISIONS
La croissance économique devrait atteindre 7,4% en 2022, grâce
principalement à l’augmentation de la production pétrolière. Après
2
019
2020
2021 2022e 2023e
une année de quasi stabilité en 2021 (+0,2%), la hausse graduelle des
quotas de production décidée par l’OPEP+ (pays membres de l’OPEP et
Russie) devrait faire rebondir le PIB pétrolier (environ 40% du PIB total)
de 14% en 2022. Cette hausse de la production d’hydrocarbures est par
ailleurs soutenue par la nécessité de compenser au moins partiellement
la réduction de la production russe. En tant que producteur disposant
de l’essentiel des capacités de production inutilisées au sein du cartel,
l’Arabie saoudite est le principal contributeur à la hausse des quotas
de production.
PIB réel, variation annuelle, %
Inflation, IPC, moyenne annuelle, %
Solde budgétaire, % du PIB
0,4
-1,2
-4,5
23
-4,1
3,4
3,3
3,1
-0,8
30
7,4
2,7
3,3
1,7
8,5
24
-11,2
32
10,8
25
Dette du gouv. central, % du PIB
Solde courant, % du PIB
4,8
24
-3,2
30
6,8
37
14,3
30
9,2
31
Dette externe, % du PIB
Réserves de change, mds USD
Réserves de change, en mois d'imports
500
27
454
30
456
27
539
26
582
26
Le PIB non pétrolier devrait croître d’environ 3,7% en 2022, soutenu
essentiellement par la consommation des ménages. Celle-ci bénéficie
à la fois de l’amélioration du marché du travail et de la modération des
pressions inflationnistes. Le taux de chômage est en baisse régulière
depuis 2020 et a atteint 10,1% de la population active en T1 2022. La
hausse de l’emploi des femmes est significative depuis la mise en place
de politiques favorisant leur embauche. Leur taux de participation au
marché de l’emploi est ainsi passé de 19% en 2017 à 36% en 2021. Par
ailleurs, la fin des restrictions aux déplacements liées à la pandémie de
Covid-19 et la reprise économique dans les secteurs hors pétrole de-
vraient encourager le retour des expatriés (dont le nombre avait baissé
de 4,6% en 2021). La progression du crédit aux ménages (+17% a/a en
décembre 2021) soutient également la consommation privée.
Le rôle des dépenses publiques dans la croissance évolue. Le gouver-
nement souhaite réduire leur caractère très pro-cyclique, qui a eu ten-
dance à favoriser la surchauffe de l’économie durant les périodes de
revenus pétroliers élevés. Ainsi, malgré la bonne conjoncture pétro-
lière, et donc des revenus budgétaires en hausse, les dépenses budgé-
taires ne devraient progresser que modérément.
E: ESTIMATIONS ET PRÉVISIONS
TABLEAU 1
SOURCE : BNP PARIBAS RECHERCHE ECONOMIQUE GROUPE
ARABIE SAOUDITE : SOLDE BUDGÉTAIRE
Revenus pét roliers
% des
Autres revenus
revenus totaux
%
PIB
Dépenses totales
35
5
0
Solde budgét aire
Taxe sur les B&S (é.d.)
40
30
3
0
25
20
15
10
5
20
1
0
0
10
20
-
-
0
D’un point de vue sectoriel, les services (notamment les loisirs au sens
large) et la construction devraient soutenir l’activité, favorisés par le
programme de développement « Vision 2030 » qui vise à diversifier
l’économie et à développer les infrastructures.
2016
2017
2018
2019
2020
2021e
GRAPHIQUE 1
SOURCES : MINISTÈRE DES FINANCES, BNP PARIBAS
En 2023, la croissance devrait atteindre 3.3% étant donné la faible
progression de la production pétrolière (+2.2%). La croissance hors
hydrocarbures devrait se renforcer et atteindre 4,1%.
alimentaires sont le principal moteur de l’inflation (+4,6% en mai), tan-
dis que les prix de l’énergie sont quasiment stables (+0,15%) grâce au
maintien de subventions gouvernementales. En juin 2021, le gouverne-
ment a introduit une limite à la hausse des prix de l’essence et com-
pense tout effet de la hausse des cours mondiaux du pétrole survenue
depuis lors (le prix du Brent a augmenté de 45% environ pendant cette
période). Les loyers (21% de l’indice des prix) sont en hausse depuis
mars, mais de manière très modérée (+0,5% en mai). Plus générale-
INFLATION MODÉRÉE
À l’instar de la majorité des pays du Golfe, les pressions inflationnistes
devraient rester modérées en 2022. L’inflation des prix à la consom-
mation s’est stabilisée à 2,2% en rythme annuel en mai 2022. Les prix
La banque
d’un monde
qui change