Eco Brief

France : essoufflement

20/04/2023
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L’indice du climat des affaires de l’Insee s’est modérément replié au mois d’avril. Cela suggère que l’embellie du début d’année ne durera pas : l’impact du choc de taux d’intérêt se ferait plus mordant avec le temps, augmentant ainsi les contraintes de demande pour les entreprises. En parallèle, dans le commerce alimentaire, la part en repli, mais toujours importante, de détaillants prévoyant d’augmenter leurs prix de vente indique que la désinflation reste relative et pèse également sur la demande.

L’indice de l’Insee du climat des affaires en France s’est modérément replié en avril, à 102, contre 103 en mars (et 104 en février). Cette légère détérioration est due à l’industrie manufacturière (indice en baisse de 3 points, à 101 en avril) et aux services (103 en avril, après 105 en mars).

Les craintes concernant l’évolution de la demande se confirment, de plus en plus d’entreprises de l’industrie déclarant en avril faire face à des difficultés liées à la demande (17,7% d’entre elles contre 15,2% en janvier et 12,9% en octobre). Si les difficultés liées à l’offre restent prédominantes, elles refluent assez nettement à 41% (contre 52,9% 6 mois auparavant) : cette baisse se reflète dans le léger redressement du taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie manufacturière (81,5% en avril, contre 81,2% en janvier et 80,9% en octobre).

La contraction de la demande semble provenir principalement des ménages et non de la demande extérieure, ce que reflètent les deux secteurs qui en dépendent le plus directement :

- la construction, avec une tendance baissière sur les 4 derniers mois (indice à 111 en avril contre 115 en décembre), à partir d’un niveau très élevé, le secteur étant tiré vers le bas par le logement neuf.

- le commerce de détail (hors commerce automobile), dont l’indice se replie de nouveau à 94 en avril (après 95 en mars), et se situe en dessous de sa moyenne de long terme (100) pour le 14e mois consécutif. Dans le commerce alimentaire, 62% des détaillants prévoient d’augmenter les prix de vente dans les trois prochains mois, une proportion en repli relatif (72% en mars).

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE