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France : le pessimisme gagne du terrain

25/05/2023
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Prolongeant une dégradation observée en avril, le climat des affaires de l’Insee s’est de nouveau replié au mois de mai pour s’établir à 100, un plus bas depuis avril 2021. La détérioration concerne tous les secteurs et en particulier l’industrie manufacturière où l’indice de confiance passe même à 99, en deçà de sa moyenne de long-terme (100) pour la première fois depuis mars 2021. En parallèle, les tensions inflationnistes continuent de se modérer.

L’indice de l’Insee du climat des affaires en France a poursuivi sa tendance baissière au mois de mai pour s’établir à 100, contre 102 en avril (et 103 en mars). Dans l’industrie, il s’agit du plus bas niveau observé ces derniers 26 mois, à 99. Dans les services, l’indice s’établit à 101, son point le plus bas depuis 25 mois tandis que dans le bâtiment, la baisse est de 3 points, de 111 en avril à 108 en mai.

La détérioration du climat des affaires dans l’industrie est notable dans la composante « anticipations », mais avec un paradoxe. Les entreprises semblent s’inquiéter davantage d’une dégradation générale que pour leur propre situation : le solde d’opinion relatif aux perspectives générales de production se replie ainsi à -10 au mois de mai, contre -4 en avril, tandis que le solde d’opinion lié aux perspectives personnelles de production résiste mieux à +4 mai, contre +5 en avril.

Cette détérioration des anticipations peut être mise en parallèle avec la dégradation de l’indice synthétique de l’enquête IFO, publiée hier en Allemagne, qui est passé de 93,4 à 91,7 entre avril et mai. Cette dégradation s’explique principalement par la composante « anticipations » qui est passée de -7,7 à -14,2 au global, et de -2,3 à -13,6 dans l’industrie.

En France, l’enquête de l’Insee suggère également que les tensions inflationnistes devraient continuer de s’atténuer, avec un solde d’opinion sur la hausse prévue des prix de vente à 3 en mai dans l’industrie (contre 13 en avril et 47 en décembre 2022), et 40 dans le commerce alimentaire (contre 68 le mois précédent).

Stéphane Colliac

Economiste Senior, France-Allemagne

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