Depuis le début de l’année dernière, le ralentissement observé dans les deux pays se manifeste de manière différente : en France, il frappe l’industrie manufacturière et les services, alors qu’en Allemagne, il est principalement concentré dans le secteur manufacturier. Les données récentes indiquent un léger mieux dans l’Hexagone, alors que les signes de stabilisation restent timides outre-Rhin. Si les problèmes liés aux relations commerciales (entre les Etats-Unis et la Chine, d’une part, et les Etats-Unis et l’Europe, d’autre part) et au Brexit tardaient à se régler, une amélioration significative à court terme serait peu probable. La France pourrait toutefois surprendre favorablement en raison des effets stimulants des mesures de soutien au pouvoir d’achat.
La publication, cette semaine, de statistiques économiques importantes en France et en Allemagne permet de comparer le climat conjoncturel dans les deux pays. En Allemagne, les indicateurs de l’institut Ifo dépeignent une situation morose. L’indice global du climat des affaires, tous secteurs confondus, a reculé en juin et se situe à son plus bas niveau depuis novembre 2014. Les chefs d’entreprises se disent plus pessimistes sur les perspectives même si l’indice relatif à l’évaluation de la situation actuelle s’est légèrement redressé. La dispersion des évaluations, par les entreprises, de leurs perspectives économiques – une mesure de l’incertitude – reste élevée et a légèrement augmenté. Les anticipations relatives aux exportations ont encore reculé pour atteindre un niveau correspondant à une croissance nulle. Le tableau est particulièrement sombre pour l’industrie automobile, ce qui est très compréhensible compte tenu du ralentissement en Chine – un important partenaire commercial pour l’Allemagne – et des inquiétudes liées à un éventuel relèvement, par les Etats-Unis, des droits de douane dans ce secteur.
En France, l’Insee a publié plusieurs statistiques. L’indice global du climat des affaires reste stable tandis que les services enregistrent un léger mieux, atteignant un niveau inédit depuis mai 2018, bien au dessus de la moyenne historique. Le secteur industriel accuse un certain ralentissement, après le rebond du mois de mai, mais le climat conjoncturel se maintient au-dessus de sa moyenne de longue période. L’opinion des industriels sur les carnets de commandes se dégrade suite à la détérioration des commandes à l’exportation, bien inférieures à leur moyenne de long terme. En juin, le climat des affaires est stable dans le commerce de détail et le secteur automobile. Dans le bâtiment, le climat conjoncturel est également stable et reste nettement supérieur à sa moyenne de longue période.