Selon la conseillère économique du FMI, les perspectives de croissance sont précaires. Le Fonds prévoit une légère amélioration de la croissance l’année prochaine portée par un nombre limité de pays émergents et de pays en développement, actuellement en difficulté ou en sous-régime. Cette accélération modeste de la croissance tiendrait à des facteurs propres à certains pays plutôt qu’à des anticipations d’amélioration généralisée. La croissance devrait continuer à se tasser aux États-Unis bien au-delà de 2020 et, d’après les projections, elle se repliera en Chine à 5,8 %, l’année prochaine. Dans ce contexte, les projections relatives à un léger rebond dans la zone euro, rebond tiré par l’Allemagne et l’Italie et conditionné par la reprise de la demande extérieure, semblent ambitieuses.
Le titre des nouvelles Perspectives de l’économie mondiale publiées par le FMI semble tenir davantage de l’observation que de l’évaluation et, a fortiori, de la prévision : « Ralentissement de l’activité manufacturière et augmentation des obstacles au commerce ». Pour un message plus clair et plus incisif, mieux vaut se reporter au blog de Gita Gopinath, conseillère économique du Fonds, intitulé « Ralentissement synchronisé, perspectives précaires ». Selon les prévisions actuelles du FMI, la croissance de l’économie mondiale devrait s’établir à 3,0 % cette année (contre 3,3 % dans l’édition d’avril 2019) et à 3,4 % l’année prochaine (3,6 % en avril), un niveau qui reste inférieur à 3,6 % atteint en 2018. Les prévisions pour 2020 n’incitent guère à l’enthousiasme et ce d’autant moins que « l’accélération attendue de la croissance mondiale en 2020 sera assurée, pour 70 %, par un petit groupe de pays émergents et en développement qui connaissent de grandes difficultés ou dont les résultats sont actuellement moins bons que par le passé ». Il s’agit de l’Argentine, de l’Iran, de la Turquie, du Venezuela, du Brésil, du Mexique et de la Russie. Compte tenu de la diversité de ce groupe de pays et de leur poids limité dans l’économie mondiale, il ne faut pas s’attendre à d’importants effets d’entraînement, en tout cas pas pour les pays avancés[1]. De plus, si les difficultés devaient persister, l’accélération prévue de la croissance mondiale s’en trouverait manifestement compromise.