En 2019, le taux de croissance de l’économie suédoise est tombé à 1,3%, son niveau le plus bas depuis 2013. Les conséquences économiques du Covid-19 s’ajoutent au ralentissement déjà en cours et devraient probablement faire basculer la Suède en récession en 2020, en dépit de prévisions officielles de croissance encore positives (+0,8% d’après Magdalena Andersson, ministre de l’Economie).
La demande faiblit
Alors que les exportations représentent 45,6% du PIB suédois, l’économie pâtira du ralentissement du commerce mondial induit par le Covid-19. Les exportations suédoises baisseront au premier semestre de 2020 en raison de la congestion de la demande chez les principaux partenaires commerciaux du pays, Chine et Union européenne[1].
Les effets du Covid-19 affecteront les chaînes de production des entreprises, en Suède comme à l’étranger, entraînant un déclin de l’investissement privé. À titre d’exemple, 90% des dirigeants d’entreprises suédoises implantées en Chine prévoient une chute de leurs ventes en 2020.
La Suède n’est pas aujourd’hui la plus touchée par la maladie (elle déplorait 180 victimes du Covid-19 au moment d’écrire ces lignes soit, proportionnellement à sa population, 12 fois moins que l’Italie) et n’a pas eu à s’imposer de strictes mesures de confinement. Aussi peut-elle espérer une relative résistance de la dépense des ménages. Des facteurs négatifs (hausse du chômage[2], épargne de précaution) pèseront tout de même, si bien que la consommation privée pourrait, au mieux, stagner en 2020, après avoir progressé de 1,2% en 2019. Enfin, après avoir chuté de 8% en 2019, l’investissement résidentiel pourrait se stabiliser à un point bas[3] du fait de la résorption de l’excès de stock de logements disponibles à la vente.