Jusqu’en 2019 l’économie finlandaise, bien que ralentie, faisait encore bonne figure. Une importante livraison de bateaux avait soutenu les exportations, tandis que la croissance, mesurée à 1,5%, dépassait la moyenne européenne. En 2020, la mise à l’arrêt de l’économie mondiale consécutive à l’épidémie de coronavirus fera basculer la Finlande en récession, l’inconnue étant l’ampleur de celle-ci.
- Pertes probables d’activité et plan de soutien budgétaire
Important pourvoyeur de biens d’équipement et de pétrole raffiné (l’un des tout premiers postes d’exportation), la Finlande est particulièrement concernée par la mise à l’arrêt des chaines de production mondiale. La baisse des exportations, notamment à destination des partenaires de la zone euro (47% du total), comme celle des dépenses d’investissement des entreprises, seront les principaux vecteurs de la récession qui s’annonce. Déjà questionné par une baisse du nombre de permis de construire (de 17,7% sur un an au quatrième trimestre 2019) l’investissement résidentiel devrait également reculer.
Les Finlandais limiteront leurs achats. Déjà entamé par la mise en place du Competitiveness Pact, qui freinait la progression des salaires, l’indice de confiance des consommateurs a connu un fort recul au mois de mars, lorsqu’il s’est avéré que l’épidémie de coronavirus n’épargnerait pas le pays. Le déclin de la consommation des ménages pourrait approfondir la chute du PIB en 2020.
Pour tenter d’estimer les effets économiques de la pandémie de coronavirus, la Banque centrale finlandaise a retenu deux scénarii. Si le pays devait seulement subir une chute de ses exportations, des mesures de soutien pourraient permettre de limiter la récession à 1,5% (baisse du PIB en moyenne annuelle sur 2020). En cas de recul de la consommation des ménages, la chute de l’activité serait de l’ordre de 4%.
La politique budgétaire, encore neutre jusqu’à présent, va prendre une tournure plus expansionniste face à la crise. Au-delà des mesures de soutien à la liquidité et au financement de l’économie prises par la BCE, le gouvernement de coalition (à majorité sociale-démocrate) a adopté un plan d’aide au secteur privé d’un montant total de EUR 15 milliards ou 6,4% du PIB.
Sont notamment prévus des transferts directs aux PME et organismes de sécurité sociale, des mesures de baisses et/ou différés de charges pour les entreprises comme, par exemple, la réduction de EUR 910 millions des cotisations-retraites des employeurs pour 2020.