Au vu des données économiques qui ont émergé pour la zone euro récemment, le constat est clair : la contraction économique dans le secteur des services est sans précédent. Comme le montre le graphique ci-dessous, la moyenne du PMI des services pour la zone euro a plongé au T1 2020, bien en dessous de sa moyenne de long terme. En effet, l’indice pour mars (28,4) était le plus bas jamais enregistré. L’activité manufacturière semble se contracter de façon moins conséquente (44,5), mais reste à un niveau d’activité historiquement bas ; la moyenne du PMI manufacturier pour T1 était en effet légèrement au-dessus du trimestre précédent. À noter que le secteur manufacturier aux Pays Bas – où le confinement est moins drastique – restait en légère expansion au mois de mars (PMI à 50,5).
Les données des indices des directeurs d’achats pointaient également vers un faible niveau d’inflation dans les mois à venir. Les sous-indices pour les coûts de fabrication et les prix de vente ont tous les deux chuté. Les entreprises manufacturières signalaient notamment l’effet de la baisse des prix du pétrole, de l’acier et du papier sur celle des coûts de fabrication. Ceci devrait à terme se ressentir sur l’indice des prix à la consommation (IPCH). L’indice des prix sous-jacent, quant à lui, était au T1 déjà en dessous de sa moyenne historique, représentée par le point 0 sur le graphique.
Il est important de noter que la plupart des données du graphique concernent le mois de février et sont donc antérieures à la période de confinement des pays de la zone euro. Les données tangibles de mars pour la zone euro dans son ensemble (ventes de détail, chômage, exportations) ne seront publiées qu’à la fin du mois d’avril ou au début du mois de mai. Ces indicateurs vont, eux aussi, enregistrer des baisses significatives, voire record.
La tendance sur le marché de l’emploi était pourtant positive avant la crise sanitaire : le taux de chômage dans la zone euro était de 7,3% en février, son niveau le plus bas depuis mars 2008. Cependant, la hausse historique du nombre de chômeurs en Espagne en mars (+302 300, données nationales) montre les défis économiques et sociaux auxquels devront faire face les dirigeants de la zone euro dans les mois à venir.