Eco Conjoncture

Egypte, de la stabilisation macroéconomique à la croissance durable

29/04/2019
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L’effort de consolidation économique initié en 2016 a permis à l’Egypte de corriger ses déséquilibres macroéconomiques et de regagner la confiance des investisseurs internationaux. La liquidité en devises est revenue à un niveau satisfaisant, le déficit des comptes publics se réduit même si la charge de la dette maintient le déficit budgétaire à un niveau élevé, l’inflation reste relativement forte mais elle ralentit. Les perspectives sont favorables. Pour le moment, ce rétablissement macroéconomique n’a pas déclenché de nouvelle dynamique qui permettrait d’accélérer la croissance et de créer des emplois. Le poids du secteur public et l’importance du secteur informel réduisent la réactivité de l’économie aux signaux macroéconomiques positifs. Des réformes structurelles sont nécessaires pour préserver les acquis des réformes en cours.

Depuis 2016, les réformes économiques mises en place et un soutien financier extérieur massif ont permis à l’économie égyptienne de sortir d’une situation très difficile. Les progrès les plus substantiels ont été réalisés au niveau des équilibres extérieurs, tandis que les finances publiques se rétablissent graduellement. Même si des vulnérabilités demeurent, l’économie est de nouveau prête à aborder la seconde étape du processus de réformes qui permettra de stimuler l’investissement privé et de créer des emplois. Au-delà du rétablissement des équilibres macroéconomiques, des changements structurels sont nécessaires. Ils permettront de faire face au défi d’une démographie difficilement maîtrisable et de préserver les résultats économiques obtenus depuis trois ans.

Restauration des comptes extérieurs

La liquidité en devise du pays est largement sortie de la zone de vulnérabilité grâce à la réduction du déficit courant, au soutien des bailleurs de fonds internationaux et au retour des investisseurs étrangers sur le marché de la dette locale.

Réduction significative du déficit des comptes courants

L’amélioration des comptes extérieurs est le résultat le plus significatif du processus de réformes initié en 2016. En 2017/2018[1], le déficit des comptes courants s’est réduit significativement pour atteindre 2,4% du PIB contre plus de 6% au cours des deux années précédentes (cf. graphique 1). Les comptes des services, revenus et transferts (les « invisibles ») sont principalement à l’origine de cette amélioration (cf. graphique 2).

Egypte : solde du compte courant

Avec le rebond de l’activité touristique – notamment grâce à la dépréciation de la livre égyptienne (EGP) et à une situation politique plus stable – les revenus du tourisme ont atteint USD 9,8 mds (soit 13% des recettes extérieures courantes) par rapport à USD 4,4 mds (7% des recettes) en 2016/2017 (cf. graphique 3). Les transferts des travailleurs expatriés restent l’élément principal des revenus extérieurs. Ils équivalaient à 35% des recettes en 2017/2018, soit USD 26 mds dans un contexte de hausse des revenus pétroliers dans les pays du Golfe où sont installés plus de 5 millions d’expatriés égyptiens. Par ailleurs, le niveau élevé des prix du pétrole a soutenu les revenus issus du canal de Suez (+15% a/a).

Egypte : principales sources de revenus extérieurs

Egypte : fréquentation touristique (cumul sur un an, milliers)

Les résultats de la balance commerciale sont plus contrastés que ceux des invisibles. Le déficit de la balance des hydrocarbures (pétrole et gaz) s’est réduit à USD 3,7 mds en 2018 contre USD 5,4 mds en 2016/2017 grâce à des importations quasiment stables (+3,9% a/a). Ceci est dû à la baisse des importations de gaz naturel liquéfié en volume et à celle, plus forte qu’attendu, de la consommation de produits pétroliers, a priori en raison de la réduction des subventions qui favorise une certaine modération de la consommation énergétique. Le déficit commercial hors hydrocarbures a augmenté à USD 33 mds (31,8 mds en 2016/2017).

Les conséquences de la dépréciation de la livre sur les exportations ont été limitées jusqu’à maintenant. D’une part, la conquête de parts de marché à l’exportation ne semble pas être la priorité des principales entreprises (selon la BERD[2] seulement 5% des entreprises égyptiennes sont engagées à l’exportation). D’autre part, le manque d’investissement nuit à la compétitivité des exportations. Au total, le déficit commercial s’est réduit en 2018 (15% du PIB) mais il reste proche de son plus haut (16% du PIB en 2017).

Perspectives positives

Au cours des deux prochaines années, l’amélioration des comptes courants devrait se poursuivre bien que ceux-ci resteraient déficitaires. Le déficit commercial devrait continuer de diminuer car le pays pourrait temporairement devenir exportateur net de gaz. Le déficit des comptes énergétiques s’est d’ailleurs fortement réduit au cours du premier semestre 2018/2019 (USD 0,6 mds par rapport à USD 2,2 mds l’année précédente). Par ailleurs, la mise en production de nouvelles capacités de raffinage devrait réduire les importations de produits pétroliers. Les exportations hors hydrocarbures progresseraient à un rythme modéré tandis que l’accélération progressive de la croissance économique soutiendrait les importations. En particulier, nous nous attendons à une reprise modérée de l’investissement privé productif intérieur à partir de 2020, ce qui devrait soutenir les importations de biens d’équipement.

Parallèlement, le secteur touristique devrait être le moteur de l’amélioration des comptes extérieurs. Même si le fort rebond observé en 2018 n’est pas amené à se reproduire, l’activité devrait progresser et bénéficier à l’ensemble des sites touristiques égyptiens. A partir de 2020, l’ouverture attendue du Grand Egyptian Museum donnerait une impulsion supplémentaire au secteur. Les revenus issus du canal de Suez ne devraient pas progresser significativement dans un contexte de quasi-stabilité attendue des prix du pétrole.

Le déficit courant se réduirait à 2,1% du PIB en 2019 et 1,9% du PIB en 2020. Au-delà, il pourrait se creuser à nouveau car l’Egypte pourrait redevenir importatrice nette de gaz à partir de 2020/2021[3] et la croissance de l’investissement devrait soutenir les importations. Les principaux risques susceptibles de peser négativement sur ce scénario sont une détérioration de la situation sécuritaire, l’application de politiques plus restrictives pour les expatriés travaillant dans le Golfe ou encore une hausse significative des prix du pétrole[4].

Ralentissement des flux de capitaux

En 2017/2018, l’essentiel du besoin de financement extérieur (équivalant au déficit des comptes courants, soit USD 6 mds et l’amortissement de la dette extérieure, soit USD 2,3 mds) a été couvert par les flux de portefeuille et de nouvelles émissions de dette extérieure (cf. graphique 4). Les investisseurs étrangers ont profité de taux d’intérêt locaux élevés et parié sur la stabilité du taux de change pour investir massivement sur le marché des bons du Trésor en monnaie locale. Les flux nets de portefeuille ont atteint USD 12 mds, en réduction par rapport à 2016/2017 (USD 18 mds).

Egypte : flux de capitaux nets

De même, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) sont restés soutenus (USD 7,4 mds), même s’ils demeurent concentrés dans le secteur des hydrocarbures. Par ailleurs, les flux de dette provenant de créditeurs bi- et multilatéraux ont été importants (environ USD 10 mds).

A court terme les perspectives de flux de capitaux sont positives. Avec le coup de froid qui a affecté les marchés émergents en 2018, en Egypte, le montant de la dette locale détenue par des non-résidents a été divisé par deux. Depuis le début de 2019, les investisseurs internationaux sont de retour sur le marché de la dette publique en monnaie locale et les flux net de portefeuille sont à nouveau positifs. Ils devraient le rester pour l’ensemble de l’année 2018/2019 ainsi qu’en 2019/2020. Même si la baisse progressive des taux d’intérêt devrait réduire le rendement des titres de dette souveraine égyptienne en monnaie locale, le couple risque/rendement restera favorable grâce à l’amélioration progressive de la note souveraine égyptienne et à l’appréciation de la livre, du moins à court terme. Concernant les flux d’IDE, nous n’attendons pas de croissance significative en dehors du secteur des hydrocarbures. Avec la fin du programme de soutien du FMI, les flux de dette extérieurs devraient diminuer dans les deux prochaines années, mais ils devraient rester soutenus grâce aux émissions d’eurobonds.

Confortable liquidité en devises à court terme mais vulnérabilité persistante aux flux d’investissements de portefeuille

La liquidité extérieure s’est redressée en 2017/2018. Les réserves officielles de change de la BCE ont augmenté de USD 13 mds pour atteindre plus de USD 44 mds, soit 7,2 mois d’importations de biens et services (cf. graphique 5).

A ces réserves officielles, s’ajoutent les réserves non officielles (aussi appelées réserves « tier 2 ») qui sont logées sur un compte séparé au bilan de la banque centrale et constituent un matelas de sécurité en cas de sortie importante d’investissements de portefeuille des non-résidents. A la fin de 2017/2018, ces réserves tier 2 s’élevaient à USD 9 mds, soit 54% du montant des bons du Trésor détenus par les non-résidents. Les réserves officielles devraient continuer à croître en 2018/2019 et atteindre USD 47 mds.

Cependant, cette amélioration de la liquidité en devises s’est faite partiellement au détriment de la position en devises des banques commerciales. En effet, en 2018 une part importante des sorties d’investissements de portefeuille a été supportée par les banques. La fin du mécanisme de rapatriement de devises a redirigé une partie des flux de portefeuille du bilan de la banque centrale vers celui des banques commerciales. Par conséquent, la position extérieure nette des banques s’est fortement détériorée à partir de mi-2018 pour devenir négative. Le passif extérieur net a atteint USD 6,4 mds à fin 2018. Néanmoins, la réduction du déficit courant au cours du premier semestre de 2018/2019 et le retour des flux de capitaux depuis le début de 2019 ont permis à la position extérieure nette des banques d’être pratiquement à l’équilibre à fin février 2019 (USD -0,13 mds) (cf. graphique 6).

Egypte : réserves de change de la banque centrale
Egypte : actifs extérieurs nets du système bancaire et flux de carry trade

gouvernement pour un montant total de USD 20,5 mds. Mais elle reste à un niveau modéré (38% du PIB à fin 2017/2018 contre 17% en 2015/2016).

A la fin de 2017/2018, la dette extérieure du gouvernement s’élevait à 19% du PIB et celle de la banque centrale (sous la forme de dépôts de gouvernement étrangers) à 10,6% du PIB. La dette extérieure des banques et des entreprises privées est faible, respectivement 2,4% et 5,0% du PIB. La dette du gouvernement bénéficiant de conditions de financement favorables, le taux d’intérêt apparent sur la dette extérieure publique totale[1] est bas : 1,1% en 2017/2018. Le service total de la dette extérieure (intérêt et amortissement) ne représente que 7% des revenus du compte courant. Ce ratio devrait rester stable dans les deux prochaines années. Par conséquent, l’endettement extérieur n’est pas une source de vulnérabilité sur la liquidité en devises du pays.

A moyen terme, la dette extérieure devrait se réduire en pourcentage du PIB (30% du PIB en 2019/2020) si le déficit budgétaire reste maîtrisé. En effet, le gouvernement s’est engagé à limiter le recours à l’endettement extérieur. Par ailleurs, l’investissement productif ne devrait pas repartir à la hausse avant 2020, et les entreprises égyptiennes sont traditionnellement rétives à financer leur développement avec de la dette en devises.

Rétablissement graduel des finances publiques

Les finances publiques restent le point faible de l’économie égyptienne. Malgré la réduction sensible du déficit budgétaire primaire, le déficit budgétaire total reste élevé en raison d’une charge d’intérêt difficilement contrôlable.

Vers un excédent primaire

Depuis 2011, la situation des finances publiques a été fortement affectée par les bouleversements politiques, amenant le déficit budgétaire au-delà de 10% du PIB (cf. graphique 7).

Les réformes mises en place depuis 2016 ont permis de le réduire sensiblement. L’élément central a été la libéralisation progressive des prix de l’énergie, notamment grâce à la baisse des subventions (cf. graphique 8). Celles-ci sont passées de 6% du PIB en moyenne entre 2011 et 2014 à 5,3% du PIB en 2018. Du côté des revenus budgétaires, les progrès dans les réformes ont été beaucoup plus timides. Les revenus fiscaux atteignent seulement 14% du PIB. Les revenus budgétaires non fiscaux sont moins significatifs et principalement composés de dividendes distribués par les entreprises publiques. Ces dividendes sont assez volatils en raison de leur dépendance aux prix du pétrole et à l’activité du canal de Suez.

Egypte : solde budgétaire du gouvernement (% du PIB)
Egypte : subventions et salaires

Les revenus totaux du gouvernement ne progressent pas et ont atteint 20,5% du PIB en 2018, contre en moyenne 22% du PIB entre 2012 et 2015. L’amélioration la plus notable concernant les revenus est l’augmentation de la taxe sur les biens et services qui est le moyen le plus facile d’augmenter les recettes fiscales. L’accroissement des recettes issues des impôts sur le revenu et les bénéfices est plus difficile étant donné l’importance du secteur informel (au moins 40% du PIB) et la volonté d’attirer les investissements étrangers par une fiscalité allégée. Par ailleurs, il est politiquement difficile d’augmenter l’impôt sur le revenu en période de forte inflation. Au total, et malgré la stagnation des revenus, les réformes ont permis une amélioration significative du solde budgétaire primaire (hors paiement des intérêts de la dette du gouvernement). Pour l’année 2017/2018, le déficit primaire a atteint 0,3% du PIB par rapport à une moyenne de 4,3% du PIB durant la période 2013-2017.

Au cours des deux prochains exercices budgétaires, le solde primaire devrait être positif (1,7% et 3,3% du PIB respectivement attendus en 2018/2019 et 2019/2020) grâce à la poursuite de la baisse des subventions énergétiques (la prochaine réduction en 2019 économiserait EGP 37 mds) et la hausse modérée des revenus fiscaux. Les dépenses sociales (subventions alimentaires, transferts sociaux et salaire des fonctionnaires) augmenteront afin de compenser la baisse du revenu disponible des ménages. L’effort d’investissement initié en 2016/2017 et poursuivi en 2017/2018 pour atteindre 2,4% du PIB, sera maintenu. Pour 2019/2020, le projet de budget prévoit une hausse de plus de 10% des investissements dans les secteurs de la santé et de l’éducation. La principale incertitude pesant sur l’amélioration du solde primaire réside dans l’évolution des prix du pétrole. Sur un exercice budgétaire, on estime qu’une hausse de 1 dollar par baril de Brent entraîne une hausse des dépenses équivalant à EGP 2,3 mds (environ 0,04% du PIB).

Charge de la dette difficilement contrôlable

Malgré la baisse du déficit primaire, le déficit budgétaire total reste élevé en raison du gonflement de la charge de la dette. En pourcentage du PIB celle-ci a atteint le niveau record de 9,9% en 2018 et représente 54% des revenus budgétaires totaux, de loin le niveau le plus élevé des pays émergents à revenu intermédiaire. Ce niveau insoutenable à moyen terme est notamment dû à la forte hausse des taux d’intérêt sur la livre égyptienne survenue après son flottement. Depuis 2016/2017 le taux d’intérêt moyen des bons du Trésor de maturité un an a été supérieur à 17% en moyenne alors qu’il était inférieur à 13% en 2015/2016. Les émissions de dette sur les marchés internationaux ont repris depuis 2015 et ont atteint USD 20,5 mds[2]. La part de la dette extérieure dans la dette totale du gouvernement est passée de 7,4% en 2015/2016 à environ 21% actuellement. Le taux d’intérêt moyen est de 7% selon la maturité. Pour le moment, le volume de ces émissions reste insuffisant pour réduire le taux d’intérêt moyen de la dette du gouvernement.

Les taux d’intérêt sur les émissions de dette domestique ont amorcé une baisse significative depuis le début de l’année 2019. Sur le marché secondaire, les taux sur les titres de maturité à un an ont baissé de plus de 250 points de base depuis fin 2018 (cf. graphique 9). L’effet de la baisse des taux sur la charge de la dette sera faible à court terme, notamment compte tenu du niveau très élevé des taux sur les émissions réalisées au cours du premier semestre de l’année 2018/2019 (supérieur à 19,5% en moyenne). Au total, étant donné que la baisse des taux d’intérêt se fera de manière très progressive, la charge de la dette restera élevée à court terme.

Egypte : taux d'intérêt des bons du Trésor à 1 an

Par contre, à moyen terme la conjonction de la baisse des taux et de l’émission de titres plus longs sur le marché intérieur[3] devrait avoir un effet significatif sur la charge de la dette. En 2018/2019, nous prévoyons que celle-ci soit équivalente à 9,3% du PIB et 52% des recettes budgétaires totales. Après une stabilisation en 2019/2020, elle devrait amorcer une baisse à partir de 2020/2021 pour atteindre 6,8% du PIB.

Bien qu’en baisse, le déficit budgétaire restera élevé. Il a atteint 9,5% du PIB en 2017/2018 et devrait se réduire à 7,6% en 2018/2019 et 6,3% du PIB et en 2019/2020.

Dette du gouvernement élevée

Les déficits cumulés depuis 2011 ont alimenté la dette du gouvernement qui a atteint 93% du PIB en 2017/2018. Avec l’amélioration progressive des comptes publics, elle sera ramenée à 87% du PIB en 2020/2021 (cf. graphique 10). Celle-ci est majoritairement composée de titres en monnaie locale et de maturités courtes. A fin septembre 2018, la dette du gouvernement émise sur le marché local était composée à 45% de bons du Trésor avec une maturité inférieure à un an.

Egypte : dette du gouvernement général

La part de la dette libellée en devises est équivalente à environ 18% du total (soit 19% du PIB). Environ deux tiers de la dette extérieure bénéficie de conditions de financement favorables (notamment des prêts avec des termes concessionnels), le solde étant constitué d’eurobonds. Si on inclut les bons du Trésor émis sur le marché local mais libellés en devises, la dette totale en devises équivaut à 25% de la dette totale, soit 26% du PIB.

A moyen terme, la dette extérieure du gouvernement devrait continuer à croître mais à un rythme modéré. Etant donné l’engagement du gouvernement à limiter les émissions d’eurobonds à USD 30 mds d’ici à 2022, la dette extérieure du gouvernement devrait atteindre 21% du PIB en 2020/2021.

Pas de risque de financement à court terme

Après quelques difficultés passagères en 2018 liées à une hausse de l’aversion au risque vis-à-vis des économies émergentes, le financement du déficit budgétaire semble assuré à court terme.

La détention de titres publics par la banque centrale serait stable et les créances des banques commerciales sur le gouvernement augmenteraient d’environ 15%, en lien avec la croissance des dépôts (cf. graphique 11). Par ailleurs, le retour depuis janvier 2019 des investisseurs étrangers sur le marché de la dette locale pourrait se confirmer au cours du second semestre 2018/2019. Il est favorisé par l’amélioration de la notation souveraine égyptienne et la tendance de court terme à l’appréciation de la livre. Par ailleurs, les émissions d’eurobonds ont atteint USD 6 mds au cours de l’année budgétaire courante et USD 4 mds proviendront des derniers déboursements du FMI[4].

Egypte : détenteurs de la dette intérieure du gouvernement

D’autres financements bi- et multilatéraux s’y ajouteront. Le principal risque réside dans la volatilité de l’appétit des investisseurs étrangers pour la dette égyptienne en monnaie locale qui dépend de l’attitude des investisseurs vis-à-vis du marché égyptien, mais aussi vis-à-vis des marchés émergents en tant que classe d’actifs.

En cas de besoin, la liquidité excédentaire des banques commerciales reste importante comme en témoignent les opérations d’open market de la BCE.

Persistance des pressions inflationnistes

Après une hausse importante liée aux réformes économiques, le rythme d’inflation est actuellement en baisse. Cependant la vulnérabilité aux facteurs externes et des contraintes structurelles entretiennent un niveau élevé d’inflation difficile à maîtriser.

Baisse progressive des prix à la consommation

La forte hausse de l’inflation au cours des dernières années a été une conséquence importante des réformes mises en place depuis fin 2016. Plusieurs facteurs conjoncturels (dépréciation de la livre, baisse des subventions énergétiques et reprise des prix du pétrole depuis 2017) s’ajoutent à des facteurs structurels qui maintiennent l’inflation égyptienne à un niveau élevé.

En glissement annuel, l’inflation des prix à la consommation était à son plus haut niveau fin 2017 (30%). Elle a depuis décéléré pour atteindre en moyenne 21,5% en 2017/2018 contre 23,3% l’année précédente (cf. graphique 12). Depuis le début de 2018, la stabilisation de la livre et, dans une moindre mesure, la fin de la monétisation d’une partie du déficit budgétaire ont permis le déclin de l’inflation. L’effet de la monétisation du déficit sur la hausse des prix est difficile à estimer. La détention de titres de dette publique par la BCE se réduit (25% de M2 en 2016/2017 et 21% en 2017/2018). Depuis mai 2018, l’écart entre le taux d’inflation total et le taux sous-jacent s’est accru dans un contexte de baisse des subventions à l’énergie.

Egypte : inflation de l'indice des prix à la consommation

Cela souligne une trajectoire favorable du rythme de l’inflation sous-jacente qui a absorbé les conséquences inflationnistes des réformes économiques. Les prix des biens alimentaires sont de nouveau les principaux déterminants de la hausse de l’inflation. L’inflation sous-jacente est restée inférieure à 10% depuis le début de l’année 2018/2019.

Nous anticipons une inflation des prix à la consommation de 13,8% en moyenne pour 2018/2019 et à 10,7% en 2019/2020. A moyen terme, des éléments structurels devraient maintenir l’inflation à un niveau relativement élevé (8 à 10% en moyenne par an) : des rigidités du côté de l’offre de biens alimentaires (transport, stockage, commercialisation), l’importance du commerce traditionnel par rapport au secteur moderne de distribution, l’intégration verticale de certains producteurs alimentaires leur permettant de garder le contrôle des prix de vente. Par ailleurs, à moyen terme la livre égyptienne devrait suivre une trajectoire baissière, ce qui est source d’inflation importée.

La politique monétaire devient plus accommodante

La banque centrale a amorcé un assouplissement de sa politique monétaire depuis 2018. Mais le rythme de baisse des taux restera très graduel en raison de la persistance des pressions inflationnistes.

Assouplissement monétaire graduel

La banque centrale conduit une politique monétaire de ciblage de l’inflation destinée à réduire celle-ci durablement sous le seuil des 10% à moyen terme, avec un objectif de court terme de 9% (+/-3% d’ici fin 2020). Entre la forte hausse du taux directeur, survenue après le flottement de la livre, et février 2018, la politique monétaire a été durcie régulièrement afin de faire face aux fortes pressions inflationnistes (cf. graphique 13). Les relèvements de taux ont contraint l’investissement du secteur privé et a poussé à la hausse les taux sur la dette du gouvernement libellée en monnaie locale.

Egypte : taux d'intérêt

A partir de février 2018, la BCE a assoupli les conditions de financement avec une baisse cumulée du taux directeur de 300 points de base, jusqu’à 16,75% à fin février 2019. En parallèle, la banque centrale conduit des opérations d’open market sous forme de facilités de dépôt pour les banques commerciales afin de maîtriser la liquidité monétaire en circulation dans le pays. Le montant de ces opérations reste élevé, équivalant à 18% de M2 à fin janvier 2019, en légère réduction par rapport à novembre dernier (23% de M2), mais toujours significativement supérieur à la période précédant le flottement de la livre (inférieur à 10% de M2).

Libéralisation du change

La banque centrale n’a pas de politique officielle de gestion du taux de change. Depuis novembre 2016, le cours de la livre est déterminé par le marché des changes sur lequel la banque centrale n’intervient pas. Cependant la mise en place du mécanisme de rapatriement lui a implicitement permis d’influencer le marché des changes.

Ce dispositif, qui a offert certaines garanties aux investisseurs étrangers[5] intervenant sur le marché de la dette publique en monnaie locale, a canalisé ces flux d’investissement vers le bilan de la banque centrale. Alors qu’environ USD 10 mds sont sortis du pays en 2018 (par rapport à un stock maximum d’investissement de portefeuille des non-résidents de plus de USD 20 mds), la livre est restée globalement stable sur la période. Les réserves officielles de change de la banque centrale sont également restées stables, tandis que les réserves tier 2 et les actifs extérieurs nets des banques commerciales ont diminué significativement.

La stabilisation du change a permis de limiter l’inflation importée et de rassurer les investisseurs étrangers compte tenu des possibilités de couverture contre le risque de change limitées. Ces deux éléments font partie des priorités de la politique économique menée depuis fin 2016. Depuis la fin de 2018, le mécanisme de rapatriement de la banque centrale a été levé et une part croissante des flux de devises alimente maintenant le marché interbancaire en devise. Etant donné l’orientation actuelle favorable des comptes extérieurs, cela s’est traduit par une légère appréciation nominale de la livre. Néanmoins, dans un contexte de dépréciation de nombreuses devises émergentes depuis 2017 et d’inflation élevée en Egypte, cette stabilité nominale de la livre a potentiellement des conséquences négatives sur la compétitivité des exportations égyptiennes.

D’après nos estimations du taux de change réel de la livre, le pays a perdu en compétitivité en euro et en dollar US. En moyenne (EUR et USD), le taux de change réel de la livre égyptienne s’est apprécié de 31% depuis fin 2016 tandis qu’il est resté stable au Maroc et s’est déprécié de 32% en Turquie (cf. graphique 14). Même si nous estimons que l’Egypte n’est pas destinée à devenir un exportateur significatif de marchandises, certains secteurs (alimentaire et textile notamment) sont très sensibles à la compétitivité prix. Pour ces raisons de politique commerciale le potentiel d’appréciation devrait rester limité.

Taux de change réel contre USD

Une structure économique inadaptée au défi démographique

Si la croissance économique se montre relativement soutenue depuis 2015, sa capacité à absorber une population active en forte croissance reste limitée. Cela est notamment dû aux conséquences sociales de la consolidation macroéconomique et à la persistance de contraintes structurelles.

Reprise graduelle de l’activité

L’économie égyptienne a amorcé une phase de reprise depuis 2015 et la croissance du PIB réel a atteint 5% en moyenne depuis trois ans (cf. graphique 15). Cette reprise (la croissance était en moyenne de 2,6% au cours de la période 2011-2014) est due à la contribution positive des exportations nettes et au dynamisme de l’investissement dans les infrastructures et le secteur de l’énergie. La contribution de la consommation privée, qui constitue plus de 80% du PIB, est positive mais fortement contrainte par les conséquences des réformes économiques sur le pouvoir d’achat des ménages (cf. graphique 16).

Egypte : croissance du PIB réel
Egypte : contributions à la croissance du PIB réel (g.a., %)

Nous anticipons une accélération de la croissance à court terme grâce à l’amélioration progressive du pouvoir d’achat des ménages dans un contexte de baisse graduelle de l’inflation. Les perspectives d’investissements restent favorables, notamment dans le domaine de l’énergie mais à une échelle moindre que durant les dernières années (cf. graphique 17). De même, les dépenses en infrastructures resteront significatives. En revanche, un rebond significatif de l’investissement manufacturier hors hydrocarbures est peu probable à court terme. Si le niveau des taux d’intérêt peut être un frein à la reprise de l’investissement, il n’en constitue pas la contrainte principale.

Egypte : investissements réalisés

En termes réels, les taux d’intérêt se situent à environ 3,5-4%, un niveau comparable à celui de nombreux pays émergents et qui ne paraît pas constituer une contrainte majeure dans la décision d’investissement. D’autres éléments structurels et conjoncturels freinent la dynamique d’investissement du secteur privé manufacturier. Le commerce extérieur quant à lui ne devrait pas constituer un moteur de la croissance. La hausse de la production d’hydrocarbures est un facteur de réduction des importations, mais la forte dépendance de la consommation et de l’investissement aux biens importés devrait perdurer à moyen terme. Par ailleurs, le dynamisme des exportations est resté modéré, même quand l’évolution du taux de change était plutôt favorable. En 2016/2017, suite à la forte dépréciation de la livre sur le marché des changes, les exportateurs n’ont pas ajusté significativement leurs prix de vente à l’exportation afin de gagner des parts de marché. Ils ont préféré compenser le déclin des marges sur le marché intérieur par les gains réalisés à l’exportation.

Au total, même si l’environnement économique devient progressivement plus porteur, la croissance économique ne dépassera pas 6% d’ici 2020.

Des créations d’emplois insuffisantes

La capacité à créer suffisamment d’emplois est le principal défi auquel l’économie égyptienne doit faire face. Selon les chiffres officiels, le taux de chômage n’est pas à un niveau alarmant. Il est en baisse régulière et a atteint 8,9% fin 2018 contre 11,3% un an plus tôt. Cependant, la problématique de l’emploi prend une autre dimension si on intègre la part de la population active en situation de sous-emploi dans le secteur informel. La dynamique démographique actuelle ajoute une contrainte supplémentaire à cette situation.

Le taux de croissance de la population égyptienne est le plus élevé de la région (environ 2,5% par an), avec environ 600 000 nouveaux entrants sur le marché du travail chaque année. Or, sur la période récente, la croissance économique ne semble pas intensive en emplois. Les moteurs de la croissance ont notamment été le secteur de l’énergie, qui est peu créateur d’emplois, et celui de la construction qui fournit des emplois temporaires. Dans le secteur manufacturier, les entreprises qui investissent ont tendance à privilégier l’automatisation, notamment dans les secteurs des biens alimentaires et de consommation. Cependant le fort rebond du tourisme (un secteur intensif en emplois) en 2018 et la politique du gouvernement en faveur des PME pourraient favoriser le contenu en emplois de la croissance économique.

Contraintes sur la croissance

Facteurs structurels

Dans une étude récente, l’Institut de finance internationale[6] (IFI) a souligné le déficit de croissance de l’Egypte sur longue période par rapport à la moyenne des pays émergents de la même catégorie. Au cours des trente dernières années, le PIB par tête égyptien a augmenté de 50% tandis qu’il a été multiplié par six en moyenne pour l’ensemble des pays émergents. Le poids de l’Etat dans de nombreux secteurs économiques et la conception très dirigiste de la politique économique n’ont pas favorisé une allocation optimale des ressources.

Cette orientation économique est facteur de rigidités et favorise la recherche de rentes. Concrètement, les freins à une croissance économique créatrice d’emplois sont : le manque d’investissement productif privé, la faible qualification moyenne de la main d’œuvre, l’insuffisance de l’investissement en recherche et développement[7]. Au total, l’industrie égyptienne a peu progressé dans la chaine de valeur internationale. Selon l’IFI, la valeur ajoutée par tête au cours des 25 dernières années est significativement inférieure à celle des autres pays émergents ainsi qu’à la moyenne régionale (cf. graphique 18).

Valeur ajoutée du secteur manufacturier par tête

Evolutions sectorielles récentes défavorables

Les évolutions récentes de la structure de l’économie ne sont pas a priori les plus favorables à un rebond significatif de l’activité basé sur l’investissement productif et la création d’emplois. Le secteur public représente environ 40% de l’économie officielle et un quart de l’emploi formel. Si, pour des raisons historiques, le rôle du secteur public dans l’économie est très important, les réformes récentes n’ont pas apporté de changements substantiels dans ce domaine. Ainsi, le secteur public au sens large reste actif dans de nombreux secteurs dépassant largement le périmètre des fonctions régaliennes et l’accès à la terre reste étroitement contrôlé. Si le secteur public a été un moteur important de la reprise économique depuis 2015, la nécessité de poursuivre la consolidation budgétaire réduit ses marges de manœuvre à moyen terme.

Le secteur privé est très hétérogène. Les petites et micro entreprises constituent la très large majorité des entreprises égyptiennes (97% du total selon la BERD). Leur part dans l’emploi total est de 68%, un niveau largement supérieur à celui des pays de la région (40% en Jordanie et 34% en Turquie). Par ailleurs, les entreprises manufacturières de grande taille actives dans les secteurs des biens de consommation et d’équipement sont principalement tournées vers le marché intérieur. Cette surreprésentation des petites et micro entreprises constitue plutôt un frein à l’investissement. Elles sont principalement actives dans le commerce, un secteur peu intensif en capital et ne requérant pas de qualification élevée.

Le poids du secteur informel

Le secteur informel représente entre 40 et 50% de l’économie. Traditionnellement ce secteur se concentre dans les secteurs agricoles, le commerce de détail, l’artisanat et la petite industrie. Les activités informelles requièrent relativement peu de capital et de formation. Etant donné, d’une part, la précarité économique dans ce secteur, et, d’autre part, la forte dépendance entre l’activité économique et les revenus familiaux, les entrepreneurs ont tendance à y privilégier les cycles courts de retour sur investissement et donc à limiter les dépenses en capital fixe trop importantes et irréversibles.

D’une manière presque mécanique, la détérioration de la situation économique des ménages entraîne la croissance du secteur informel par nécessité. Ainsi, selon une étude de l’Université américaine du Caire[8] sur les motivations des entrepreneurs égyptiens (dans les secteurs formel et informel), ces derniers sont surtout animés pas la nécessité de se procurer un revenu plutôt que par l’existence d’opportunités économiques. Selon cette analyse menée sur un échantillon de 54 pays, c’est en Egypte que la proportion d’entrepreneurs animés par la nécessité économique plutôt que la recherche d’opportunités est la plus élevée. Par ailleurs, cette proportion a augmenté significativement sur la période récente. Cela est dû à la fois à de moindres opportunités d’emploi dans le secteur formel (fort ralentissement des recrutements dans le secteur public et attentisme dans le secteur privé) et à la baisse des opportunités économiques pour les entrepreneurs. Ismail et al (2019) soulignent que ces entrepreneurs par nécessité développent dans le secteur informel une activité faiblement intensive en capital physique et en capital humain, avec des perspectives très limitées de création d’emplois.

Ainsi, la période récente d’incertitude économique et de réformes affectant le revenu disponible des ménages a favorisé le développement des activités économiques guidées par la subsistance au détriment des activités guidées par les opportunités économiques qui sont sources d’accumulation de capital productif.

Une « économie de plateforme » dynamique

Parallèlement aux dichotomies traditionnelles privé/public et formel/informel, le secteur de l’économie de plateforme s’est développé rapidement en Egypte depuis quelques années. Il est basé sur la mise en réseau d’individus « entrepreneurs » dans un secteur économique donné, le plus souvent dans le domaine des services. Dans cette économie, le secteur des transports urbains a connu un développement important et diversifié, du tricycle motorisé jusqu’au service d’autobus. Les conséquences de ce développement en termes d’emplois sont significatives même si l’on ne dispose pas de chiffres précis[9] et qu’il est difficile de faire la distinction entre une création d’emploi nette et la substitution d’un emploi informel à un emploi dans le secteur de l’économie de plateforme[10].

Le développement de l’économie de plateforme correspond à la fois à la nécessité de pallier aux insuffisances des transports au Caire et de permettre à de jeunes diplômés d’intégrer le marché du travail. Il offre une alternative supérieure au secteur informel[11] en termes d’autonomie et de flexibilité, mais ne procure pas le statut ni les garanties liés à un emploi dans le secteur formel. Si le développement de l’économie de plateforme a des conséquences non négligeables en termes d’emplois, il affecte a priori peu l’investissement productif et la productivité puisqu’il concerne essentiellement des activités de services nécessitant relativement peu de capital et de qualification.

L’Egypte a franchi une étape importante de son processus de réforme économique. Les principaux équilibres macroéconomiques sont en voie de consolidation : la liquidité en devise est stabilisée à un niveau acceptable et un solde primaire positif devrait être réalisé lors de l’année budgétaire en cours. Les perspectives sont positives à court terme. Néanmoins, même en voie de réduction, les déséquilibres demeurent, le service de la dette du gouvernement maintient le déficit budgétaire à un niveau élevé, tandis que la réduction de l’inflation est moins rapide qu’attendue. Par ailleurs, l’économie reste vulnérable à des éléments exogènes tels que le prix des matières premières ou l’appétit des investisseurs pour les marchés émergents. Au-delà, la question du niveau et du contenu en emplois de la croissance économique reste ouverte. A côté de certains secteurs très dynamiques, notamment dans les nouvelles technologies[12], une grande partie de l’économie reste orientée vers la captation de rentes[13]. La politique économique de ces dernières années se caractérise par un mélange d’anciennes recettes (interventionnisme étatique massif) et de consolidation macroéconomique. Cette dernière ne pourra pas à elle seule assurer une reprise économique durable et créatrice d’emplois.


[1] L’année budgétaire se termine en juin.

[2] BERD, Private sector diagnostic. Egypt, mars 2017

[3] Seule la mise en production de nouveaux champs gaziers permettrait de faire face à une consommation intérieure qui augmente significativement (+14% en 2017).

[4] L’Egypte est importatrice nette de pétrole brut depuis 2009.

[5] Le ratio des intérêts de la dette extérieure sur le stock de dette extérieure.

[6] Ce montant ne tient pas compte des deux opérations de prise en pension effectuées par la BCE auprès d’un groupe de banques en 2016 et 2018 pour un montant total de USD 5,2 mds.

[7] Le ministère des Finances ambitionne d’accroître la part des émissions intérieures de titres longs de 5% à 70% d’ici 2020.

[8] Soit USD 2 mds déboursés en février après la conclusion de la quatrième revue ; USD 2 mds après la cinquième et dernière revue au cours du premier semestre 2019.

[9] La disponibilité en devises est garantie pour les investisseurs étrangers quand ils rapatrient leurs fonds.

[10] Abed G., Chun J., Markovic B., 2019 : Egypt : good progress to date, but sustainability requires deep, transformational change, IIF, 20 février 2019.

[11] Equivalant à 0,6% du PIB en Egypte par rapport à 1,3% en Malaisie et au Brésil ou 4,3% en Corée du Sud.

[12] Ismail A., Tolba A., Barakat S., Meshreki H., 2019 : Global Entrepreneurship Monitor. Egypt national report 2017-2018, American University of Cairo.

[13] Le nombre de chauffeurs travaillant pour la plateforme Uber est actuellement supérieur à 200 000.

[14] A l’inverse, dans les économies développées, l’économie de plateforme peut être considérée comme une forme d’informalisation d’emplois formels. Van WELSUM D., 2016 : Sharing is caring ? Not quite. Some observations about ‘the sharing economy, World Development report, World Bank, Background Paper Digital Dividend.

[15] Rizk Nagla, 2017 : A Glimpse into the Sharing Economy: An Analysis of Uber Driver-Partners in Egypt, (February 22, 2017). Disponible sur SSRN : https://ssrn.com/abstract=2946083

[16] En 2018, l’Egypte a connu la plus forte croissance de la région MENA concernant les investissements dans les start-up de nouvelles technologies. Le pays est la deuxième plus importante destination des investissements dans ce secteur au niveau régional (22%), après les EAU (30%). Magnitt, 2018 MENA Venture, Investment summary.

[17] Devaux Pascal, Egypte : la rente ne suffit plus, Conjoncture mars 2015, BNP Paribas.

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE

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