Dans une récente enquête, les directeurs financiers des entreprises américaines ont exprimé leurs préoccupations concernant les perspectives de l’économie américaine. Ainsi, 20,8% d’entre eux s’attendent à une contraction du PIB au cours des quatre prochains trimestres[1].
La nervosité s’empare également des opérateurs de marchés pour qui « une bonne nouvelle peut en cacher une mauvaise ». Les derniers chiffres du marché du travail ont été particulièrement robustes, ce qui a fait bondir les rendements obligataires et provoqué un raffermissement du dollar et un repli des contrats à terme sur actions (graphique 1).
Les marchés anticipent, en effet, la possibilité d’un resserrement monétaire par la Réserve fédérale américaine plus important que prévu. Dans un tel scénario, la réaction des actions reflète l’impact de la hausse des taux sans risque, mais également un malaise face aux conséquences de relèvements de taux plus agressifs, en termes de risque de récession et de perspectives de croissance bénéficiaire. Peut-être la vigueur actuelle de l’économie américaine est-elle surestimée. Le nowcast de la Fed d’Atlanta pour le PIB au deuxième trimestre indique un taux de croissance annualisé négatif par rapport au trimestre précédent de -1,2%. Au cours du trimestre, le repli de l’indice ISM manufacturier a contribué dans une large mesure à expliquer la baisse du nowcast (graphique 2)[2].