EcoTV Week

Vers une réduction du déséquilibre offre – demande favorable à la désinflation

23/03/2023

L’inflation actuellement élevée reste, d’après l’OCDE, la principale menace pesant sur l’économie mondiale. Certes, le pic d’inflation semble derrière nous depuis quelques mois, aux États-Unis comme en zone euro notamment, mais la baisse de l’inflation est restée limitée jusqu’ici. Pourtant, un certain nombre d’éléments concourent à la diminution des pressions inflationnistes : la réduction du déséquilibre entre l’offre et la demande en fait partie, l’offre subissant, en effet, moins de contraintes tandis que la demande voit celles-ci augmenter.

Transcription

L’inflation actuellement élevée reste, d’après l’OCDE, la principale menace pesant sur l’économie mondiale. Certes, le pic d’inflation semble derrière nous depuis quelques mois, aux États-Unis comme en zone euro notamment, mais la baisse de l’inflation est restée limitée jusqu’ici. Pourtant, un certain nombre d’éléments concourent à la diminution des pressions inflationnistes : la réduction du déséquilibre entre l’offre et la demande en fait partie, l’offre subissant, en effet, moins de contraintes tandis que la demande voit celles-ci augmenter.

De quels signes de redressement de l’offre parlons-nous ? Le principal et le plus visible est la diminution des difficultés d’approvisionnement, visible dans la baisse importante des délais de livraison dans le secteur manufacturier depuis le début de 2022. A l’échelle européenne, d’après les enquêtes de la Commission, on relèvera aussi la diminution, plus récente et encore timide, du pourcentage d’entreprises dans le secteur manufacturier considérant que leur production est limitée par des facteurs d’offre.

Le point intéressant et à surveiller est que ces mêmes enquêtes de la Commission européenne signalent, depuis la mi-2022 environ, une augmentation de la demande comme facteur limitant la production. Cette remontée est encore relativement peu importante et elle n’est pas surprenante. Mais le renversement de situation, l’inversion des tendances sur les contraintes d’offre et de demande (depuis un niveau très déséquilibré de contraintes fortes sur l’offre et faibles sur la demande), ce point de bascule probable retient clairement l’attention.

Il y a un autre signal désinflationniste fort du côté de l’offre : c’est la diminution marquée des prix des intrants depuis 1 an environ, signalée par les indices PMI. Mais d’importantes poches de résistance et de persistance de l’inflation demeurent par ailleurs. L’inflation alimentaire en est une, notamment en zone euro. Le pricing power des entreprises reste important également, comme en atteste la baisse encore limitée, voire inexistante, des données d’enquête relatives aux prix de vente. Cela permet de préserver les marges des entreprises mais cela contribue aussi à faire perdurer l’inflation, de même que l’accélération des salaires et la diffusion des hausses de prix antérieures.

Au final, dans le bras de fer qui les opposent aujourd’hui, les forces désinflationnistes venant de l’offre ne prennent que légèrement le dessus sur les forces inflationnistes venant de la demande. Mais à l’horizon des prochains mois, les premières devraient s’accentuer et les secondes décliner et donc l’inflation devrait baisser plus nettement. Je vous donne rendez-vous dans quelques mois pour faire un nouveau point sur cette prévision et la désinflation annoncée tant attendue. Merci de votre attention et d’avoir regardé EcoTVweek cette semaine. A la semaine prochaine pour une nouvelle édition.

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE