Comme pour contrebalancer ces ajustements à la baisse, Jerome Powell a insisté, lors de sa conférence de presse, sur le maintien de perspectives favorables et la solidité des fondamentaux (croissance de l’emploi, faiblesse du taux de chômage, niveaux de la confiance des ménages et des chefs d’entreprises), ajoutant que les données n’envoyaient aucun signal de modification des taux ni dans un sens ni dans un autre.
Selon le président de la Fed, au vu des perspectives qui restent bonnes, d’une inflation maîtrisée et d’un taux directeur à un niveau neutre « c’est le moment de se montrer patient ». Les marchés semblent interpréter cette invitation à la patience avant d’envisager la prochaine étape comme le reflet d’une préoccupation sous-jacente liée à des risques à la baisse des perspectives. Les projections indiquant un ralentissement de la croissance et une légère hausse du taux de chômage pourraient conforter cette analyse. Ainsi, et comme le montre le graphique, le taux des Fonds fédéraux (courbe des contrats à terme) est attendu en repli en 2020. La courbe était déjà sur une tendance baissière à la fin du mois de janvier. Depuis, elle a reculé de 20 points de base supplémentaires pour le second semestre de 2020 et au-delà. À l’évidence, un déplacement de la courbe vers le haut n’est pas à écarter. Tout dépendra des données. Cependant, compte tenu de l’orientation fournie par les projections du FOMC et par le président de la Fed, il semble que, pour en arriver à une courbe des taux des Fonds fédéraux à pente positive – ce qui impliquerait que le marché anticipe de nouveau plusieurs relèvements de taux –, la barre soit haut placée. Nos prévisions tablent sur un taux inchangé en 2019 et 2020.