Au mois de juin, les principales économies de l’OCDE ont connu des évolutions divergentes qui posent la question du point de bascule entre une situation où la croissance se poursuit - avec des tensions inflationnistes qui nécessitent de poursuivre le resserrement monétaire - et une autre où elle ralentit davantage et où le reflux de l’inflation permet d’envisager la fin de la hausse des taux.
Le climat des affaires et les récents chiffres de l’inflation suggèrent que ce point de bascule est proche aux États-Unis où la Réserve fédérale a passé son tour pour la première fois. La zone euro s’en approcherait avec un reflux de l’inflation comparable, mais la BCE fait aussi face à une situation économique que complique la divergence entre les pays, dont l’Allemagne (déjà en récession technique en début d’année) et l’Italie avec une croissance qui reste plus élevée.
Partout, l’incertitude sur ce point de bascule est renforcée par la bonne tenue du marché du travail, qui pourrait freiner encore la baisse de l’inflation sous-jacente. Deux économies se distinguent dans ce panorama : le Royaume-Uni et le Japon. Le point de bascule ne paraît pas proche outre-Manche, au regard de l’inflation persistante et de la crainte renforcée d’une boucle prix-salaires qui devraient conduire à davantage de hausses de taux. A contrario, le Japon n’a adopté aucun resserrement monétaire, ce qui soutient la croissance mais également l’inflation sous-jacente à un niveau inédit depuis plus de 40 ans.