La hausse de l’inflation se poursuit avec une augmentation annuelle de l’indice des prix à la consommation (CPI) de 8,6% en mai, principalement due à la remontée des prix de l’énergie (+2,4 points de contribution) et de l’alimentation (+1,3 point). À l’inverse, l’inflation sous-jacente annuelle continue de décroître (6% contre 6,2% en avril et 6,5% en mars).En revanche, l’inflation sous-jacente en rythme mensuel reste forte (+0,6% m/m), portée par une demande agrégée robuste (comme en atteste la hausse du taux d’utilisation des capacités de production, à 78,9% en avril, bien au-dessus de son niveau d’avant-crise) et des tensions le long des chaînes d’approvisionnement plus fortes et durables que prévu. Et du côté des enquêtes de conjoncture, la poursuite de la hausse des prix des intrants depuis le début de 2022 (82 en mai contre 73 en janvier selon l’indice ISM) pourrait bien continuer d’alimenter l’inflation au cours des prochains mois.
Dynamisées par un marché du travail au plein-emploi, avec un taux de chômage de 3,6% en mai, les augmentations de salaires, de caractère inflationniste, sont à surveiller de près. Les difficultés de recrutement poussent aussi les salaires horaires nominaux (AHE) à la hausse (+5,2% en glissement annuel en mai), notamment dans le secteur des loisirs et de l’hôtellerie (+10,2%), des services aux entreprises (+6,5%) ou encore de la santé (+5,7%). Cette hausse du coût du travail, associée à la baisse de la productivité (-0,6% entre le T1 2022 et le T1 2021), commence à peser sur les marges des entreprises.