Les relations entre la dette publique, la croissance économique et les taux d’intérêt sont complexes et variées. En général, une récession entraîne un accroissement de la dette publique et une réduction du coût des emprunts publics. Une longue période de détente monétaire en phase de retournement conjoncturel peut se traduire par un repli du taux d’intérêt nominal de la dette publique en dessous du taux de croissance nominale. Selon le niveau du solde budgétaire primaire, une telle situation peut, dans certaines conditions, générer une marge d’expansion budgétaire pour soutenir la croissance.
Les relations entre la dette publique, la croissance économique et les taux d’intérêt sont complexes et variées. En période de récession, la dette publique grimpe en termes absolus et en pourcentage du PIB, mais la détente monétaire qui s’ensuit fait baisser le coût des emprunts publics. Les pays lourdement endettés peuvent, toutefois, pâtir de la défiance des investisseurs. La prime de risque augmente alors et, par conséquent, les rendements obligataires. Une longue période de détente monétaire en phase ascendante du cycle peut engendrer un recul du taux d’intérêt nominal moyen sur la dette publique (r) en deçà du taux de croissance nominale (g). On l’a vu ces dernières années dans un grand nombre de pays. Récemment, Olivier Blanchard, ex-économiste en chef du FMI, a analysé la marge de manœuvre dont dispose un pays dont r est inférieur à g1. Ce pays peut alors se permettre un déficit primaire permanent (déficit public hors charges d’intérêt) tout en affichant un ratio dette/PIB stable. Lorsque r est inférieur à g et que le déficit primaire se situe en deçà du niveau critique (niveau auquel le ratio de la dette est stable), le ratio dette sur PIB baisse. Le pays peut alors mener une politique d’expansion budgétaire susceptible de faire augmenter le solde primaire jusqu’à son niveau critique. Une telle politique est de nature à stimuler la croissance à court terme, d’autant plus si la demande privée est atone : le multiplicateur budgétaire pourrait en effet être élevé bien que cela dépende aussi du degré d’ouverture de l’économie. Le risque qu’une croissance faible ou négative ait des effets secondaires défavorables durables, du fait de la baisse de la formation de capital, s’en trouverait également réduit. L’expansion budgétaire pourrait aussi jouer un rôle-clé en complétant une politique monétaire contrainte par des taux d’intérêt très bas.