Un niveau élevé d’incertitude peut freiner la croissance. L’assouplissement monétaire réussir a-t-il à doper cette dernière ? Cela dépend de la nature de l’incertitude. Si celle-ci est endogène, et découle donc de l’évolution normale du cycle conjoncturel, les baisses de taux devraient permettre de réduire cette incertitude en stimulant la confiance des agents économiques. L’incertitude exogène est liée à d’autres facteurs que le cycle économique, tels que les tensions commerciales actuelles. Dans ce cas, l’efficacité de la politique monétaire est mise à mal et, malgré les baisses de taux, le ralentissement de la croissance devrait persister aussi longtemps que sa cause principale (l’incertitude exogène) n’aura pas été traitée.
On peut soutenir, sur le plan théorique comme sur le plan empirique, qu’un niveau d’incertitude durablement élevé freine la croissance économique. Il est alors possible de recourir à la politique monétaire pour enrayer le ralentissement et éviter ainsi qu’il ne se transforme en récession. Cependant, l’efficacité de l’assouplissement monétaire dépend de la nature de l’incertitude. Il en existe deux types. Tout d’abord, l’incertitude endogène qui résulte de l’évolution normale du cycle conjoncturel : le ralentissement économique suscite des interrogations sur ses causes, la durée de ce processus, l’ampleur du repli à venir de la croissance, son impact sur le revenu des ménages et les bénéfices des entreprises, etc. Une banque centrale crédible peut, grâce à un assouplissement suffisant de la politique monétaire, réduire le niveau d’incertitude. En effet, les agents économiques s’attendent à ce que les canaux de transmission monétaire jouent, en temps voulu, leur rôle. C’est ce type d’anticipation qui dope la confiance, encourage les ménages à accroître leurs dépenses, incite les entreprises à investir davantage, renforce la demande de crédit bancaire, etc. Résultat, l’incertitude endogène décroît, stimulant d’autant les dépenses.